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15·06·15

« Le football, un langage universel »

Temps de lecture : 4 minutes

Un coffret tricolore avec des pins, un petit fanion, quelques autocollants, une carte de membre et une écharpe aux couleurs des Diables Rouges : tel est le contenu du Welcome pack Euro 2016 offert à tout nouveau membre du Rote Teufel Brüssel, le fan-club germanophone de notre équipe nationale. Autre grand avantage de l’adhésion : un accès plus facile aux matchs des Diables. Mais pour ce club de supporters, le football a encore une autre raison d’être : “Troisième langue nationale, l’allemand doit être davantage présent dans la capitale.”

Le match de qualification pour l’Euro 2016 des Diables Rouges contre le pays de Galles, disputé le 12 juin, n’a pas laissé indifférente la communauté des expatriés de Bruxelles qui compte de fervents supporters de notre équipe nationale. Dont bon nombre de germanophones.
“Par rapport à la situation que nous connaissions il y a 10 ans, les Diables font l’objet d’un véritable engouement en Allemagne”, commente le président Thomas Reiter. “Des joueurs de la trempe de Kevin De Bruyne, Daniel Van Buyten (ancien défenseur du Bayern de Munich) et même Marc Wilmots y sont extrêmement populaires. Ils resserrent les liens entre les deux pays. Dans le milieu du football, beaucoup d’Allemands voient les Belges comme leurs frères d’armes. C’est pourquoi nous avons créé le Rote Teufel Brüssel, le seul fan-club international des Diables Rouges.”

Saint-Vith

Le café Les Deux petits Diables, situé rue des Deux Chaussées à Auderghem – près de l’abbaye du Rouge-Cloître – est, depuis septembre 2014, fréquenté par quelques nouveaux habitués. Reconnue par la fédération, la nouvelle association de supporters a choisi ce local comme point de ralliement. Thomas Reiter vit dans cette commune bruxelloise depuis quatre ans. Hambourgeois d’origine, il s’exprime dans un néerlandais irréprochable. “J’ai suivi des cours de néerlandais chez Litterate, que je fréquente encore à raison de deux heures par semaine. Je porte toujours mon maillot des Diables, c’est ma façon d’exprimer ma belgitude.” Après avoir exercé un emploi au Parlement européen près des libéraux allemands, Thomas Reiter travaille actuellement pour l’agence fédérale allemande de l’emploi, la Bundesagentur für Arbeit (ABV).

“Pour moi, Bruxelles offre assez peu d’opportunités de contacts entre les Belges et les expatriés. Construire un pont entre les communautés reste difficile. Ceci explique l’isolement des étrangers dans les quartiers autour de Schuman, de la place du Luxembourg, de Flagey et de la place du Châtelain. Nous voulons donner une meilleure visibilité à l’allemand, la troisième langue nationale en Belgique. C’est l’autre raison d’être de notre club de supporters.”

Nous voulons utiliser le football comme moyen d’intégration des immigrants.

 

“En dehors des cours de langue, le Goethe Institut de Bruxelles ne propose pas grand-chose. Un centre d’intérêt commun, comme les Diables Rouges, constitue donc un bon moyen de rapprochement socioculturel. Saviez-vous qu’il existe sept fan-clubs germanophones des Diables Rouges dans les Cantons de l’Est ? J’entretiens de très bons rapports avec le club de Saint-Vith. Le football est plus familial en Allemagne et je ne retrouve cette particularité que chez les Diables Rouges. Lors des matchs à domicile, tous les clubs de supporters se rassemblent dans les stades. C’est un sentiment unique. Voilà pourquoi notre fan-club entend utiliser le football comme langage universel, comme moyen d’intégration des immigrants. Même si nous parlons généralement l’anglais entre nous.” Le club ne cesse de s’agrandir, avec des Allemands, des Hongrois, des Autrichiens, un Suisse, un Tyrolien du sud et même dernièrement un Flamand, Wim Vanobberghen. “Nous ne regardons pas les matchs au café, sur grand écran. Nous préférons de loin les Meet and greats (sic), où nous pouvons rencontrer les joueurs, leur parler”, explique le président.

Festival du film

Pour nouer des contacts, Rote Teufel Brüssel a lancé différentes initiatives en collaboration avec le centre socioculturel néerlandophone Den Dam. Thomas Reiter : “Une partie de pétanque baptisée Meet the Belgians – A la Rencontrons des Belges – peut favoriser les échanges entre les communautés linguistiques à Bruxelles. L’important est de permettre aux gens de se réunir, quelle que soit la raison de ce rassemblement. Et pour assister à une rencontre des Diables Rouges, l’adhésion à un fan-club est la seule garantie d’obtenir un billet d’entrée.”

Pour cet automne, le président du club s’est lancé dans un projet encore plus ambitieux. “Au cours du week-end des 6 et 7 novembre, notre fan-club projette d’organiser à Bruxelles un Festival du film de football”. Il s’est inspiré d’un événement analogue, l’International Football Film Festival 11-mm de Berlin, qui rencontre un succès grandissant depuis sa création en 2004 (www.11-mm.de). Une semaine durant, des films sur le football y sont projetés. Le festival a déjà fait des émules au Brésil et en Pologne, où des éditions semblables ont déjà été organisées. Précisons qu’il ne s’agit pas de vidéos ou d’enregistrements de match de football : le festival présente des documentaires, des courts et des longs-métrages à caractère socioculturel ou historique. “Nous pouvons puiser dans les archives du festival de Berlin des films inédits ici et qui feront à coup sûr un tabac”, se félicite-t-il d’avance. “Je ne peux pas encore dévoiler le programme, mais il y aura notamment un film sur la naissance du football féminin après la révolution en Iran ou un film intitulé Maradona par Kusturica (du nom du réalisateur serbe) – un documentaire très critique sur la vie du footballeur argentin.” Connaissant le succès du festival de Berlin, qui a présenté des films sur les hooligans londoniens ou sur les pratiques du milieu footballistique pendant le troisième Reich, sous le régime national-socialiste, on ne doute pas que le festival du film de football de Bruxelles tiendra toutes ses promesses et marquera des points dans le cœur des amateurs du genre.

www.twitter.com/teufelsbelgier en www.facebook.com/groups/rote.teufel.bruessel/

L’article en V.O. dans le Brussel Deze Week

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