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19·12·16

Visa humanitaire : « la source du problème est communautaire »

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo (domaine public) EU2016 SK

Le cirque politique autour de la famille syrienne d’Alep qui agite les médias depuis deux semaines n’est pas près de s’arrêter. Le VVB – Vlaamse Volksbeweging, ou Mouvement populaire flamand – a déclaré qu’il souhaite recentrer le débat sur le fond du problème. Comme pour les dossiers asile, migration et citoyenneté, la conclusion est toujours la même : la structure étatique de la Belgique ne permet pas à la Flandre de mettre en œuvre la politique pour laquelle elle a voté. Et selon le VVB, les hommes politiques flamands devraient faire preuve d’honnêteté et tout simplement l’admettre.

L’intervention ferme de Theo Francken n’aura pour seule conséquence que des vrais réfugiés politiques seront autorisés. « La pression internationale visant à octroyer le droit de séjour aux réfugiés qui fuient un pays ravagé par la guerre est énorme. » Toutefois, le VVB ne croit pas que si le secrétaire d’État finissait par accorder un visa à cette famille, « tous les chercheurs d’or du Moyen-Orient » se précipiteraient sur les ambassades et consulats belges pour introduire une demande d’asile en Belgique. « Cette controverse est désormais partiellement reléguée à l’Europe par le biais d’une question préjudicielle posée à la Cour de justice européenne, et c’est une bonne chose que Francken y place ses espoirs et qu’il appelle ses homologues européens à transmettre, avec lui, leurs conclusions à la Cour. »

Doublement divisée

Pour le VVB, cette controverse autour du visa montre que la Belgique est profondément divisée à deux niveaux : celui de l’immigration et celui de l’intégration. « Ce sont avant tout les hommes politiques et médias francophones qui protestent vigoureusement contre la cruauté de Theo Francken et son intervention autocratique. » Mais pour le VVB, le fossé est encore plus large : « il y a le fossé entre politiques et médias d’une part, et le fossé entre ces derniers et l’homme et la femme de la rue d’autre part, qu’ils soient néerlandophones comme Jan et Sofie, ou francophones comme Mathieu et Angélique. Ce fossé est surtout énorme en Wallonie : plusieurs sondages ont déjà clairement montré que Mathieu et Angélique soutiennent la politique de Theo Francken mais que ce sont leurs représentants politiques, bonzes syndicaux et autres personnalités médiatiques qui s’y opposent farouchement. »

Le VVB poursuit son analyse des décisions de justice qui ont donné lieu à cette controverse autour du visa. « Le fait qu’un juge francophone veuille harceler la Flandre en rendant son système d’asile inapplicable en dit long sur la haine que ressentent certaines personnes dans le sud du pays à l’égard de la « gestion de la Belgique par la Flandre » depuis 2014. »

Certaines idées flamandes criminalisées par des francophones moralisateurs

La conclusion du VVB ne pourrait être plus claire : la Belgique ne fonctionnait pas avant, elle ne fonctionne pas maintenant et elle ne fonctionnera jamais, et ce, malgré tous les efforts de la N-VA pour imposer une politique flamande à la Wallonie. La source de nombreux problèmes, y compris celle de cette controverse autour du visa, est purement communautaire et selon le VVB, il faut le souligner davantage. « Il est inacceptable qu’une politique claire soit rendue impossible à mettre en œuvre seulement parce que certaines idées flamandes sont criminalisées par des francophones moralisateurs dont l’unique motif n’est autre qu’un ressentiment envers une politique qui a en grande partie supprimé les acquis francophones dus principalement au PS (comme le regroupement familial souple et la loi de naturalisation accélérée). »

Pour le VVB, les partis flamands n’ont plus le droit de se retrancher derrière l’excuse de la Belgique. Ils ont l’obligation, au nom de leur honnêteté envers leurs électeurs flamands, « d’établir un lien univoque et cohérent entre, d’une part, les problèmes juridiques et politiques concernant le droit de séjour des étrangers, et d’autre part, les divergences communautaires indéniables sur la constitution de communautés, l’immigration et la citoyenneté. »

 

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