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Vaccination en Flandre : Knokke deux fois plus avancée que Vilvorde
18·05·21

Vaccination en Flandre : Knokke deux fois plus avancée que Vilvorde

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) v-a-n-3-ss-a via Pixabay

Koen Baumers
Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

La Flandre est la région du monde où la volonté de se faire vacciner est la plus forte, mais cette première place trahit des différences flagrantes entre les communes. En effet, celles où le taux de vaccination est le plus élevé sont deux fois plus avancées que la queue du peloton. À certains endroits, les chiffres sont tellement bas qu’on risque de ne pas atteindre l’immunité de groupe au niveau local.

Dans le talk-show De Cooke & Verhulst Show, le célèbre présentateur Gert Verhulst a précisé que dans sa commune, tout allait très rapidement. Aujourd’hui, à 53 ans à peine, il recevra sa première dose du vaccin. En principe, il est encore trop tôt pour les quinquagénaires, mais pas dans sa commune de Coxyde, où 60 pour cent des adultes sont déjà vaccinés. La commune côtière figure ainsi en deuxième place du classement des communes flamandes en termes de taux de vaccination.

Le top 10 flamand correspond quasiment à la carte du littoral. Il faut dire que ce sont des communes où de nombreux aînés viennent profiter de leur pension, ce qui pousse l’âge moyen de la population à la hausse. Et comme les aînés ont eu la priorité ces derniers mois, le classement reflète en grande partie l’âge moyen des résidents des différentes communes.

La frontière néerlandaise : un cas particulier

D’autre part, dans les communes du bas du classement, on voit d’autres tendances se dessiner. Par exemple, moins la population d’une commune parle néerlandais, plus le taux de vaccination diminue. C’est ainsi que Vilvorde, Machelen et Drogenbos, trois communes de la périphérie bruxelloise, se retrouvent en 1e, 2e et 4e places du classement des communes les moins vaccinées. D’après Statbel, ce sont justement les communes flamandes où résident le moins de Belges d’origine belge. Dans les centres-villes d’Anvers, de Gand et de Malines aussi, moins de 40 pour cent de la population s’est déjà fait vacciner pour l’instant.

Fait surprenant : les communes où vivent un grand nombre de Néerlandais connaissent également un taux de vaccination plus faible. Les communes frontalières de Hoogstraten, de Baerle-Duc, de Maasmechelen, de Ravels et de Dilsen-Stokkem se situent en effet en bas du classement. Les experts recherchent encore une explication précise à ce phénomène. Il se pourrait, par exemple, que la population y soit plus jeune et donc moins prioritaire. Il se peut également que des facteurs financiers entrent en ligne de compte.

Inégalités et risque d’explosion

Ce qui est certain, c’est que les inégalités en matière de taux de vaccination représentent un problème. Selon les experts, il faut non seulement atteindre un taux suffisant dans le pays, mais aussi dans chaque quartier pour atteindre l’immunité de groupe. Sinon, le risque est trop élevé d’assister à une explosion du nombre de cas au niveau local. La task force Vaccination et le gouvernement flamand en sont conscients. Par conséquent, la Flandre a engagé, dans chaque centre de vaccination, un « manager de la population », chargé de s’adresser aux groupes qui restent « sous les radars » et « moins disposés » à se faire vacciner. Ces managers de la population ne se concentreront pas seulement sur les allophones, mais aussi sur les sans-abris ou les personnes qui se méfient des institutions. Leur action sera déterminante dans les semaines à venir, lorsque tous les patients à risque auront été convoqués et que ce sera au tour de la population en général de se faire vacciner.

Le problème de Bruxelles

Puis, il y a aussi la Wallonie et Bruxelles. Nous savions déjà que la population francophone est moins prompte à se faire vacciner. À Bruxelles, le retard dans certaines communes entraîne des répercussions importantes sur le taux général de vaccination. À Saint-Josse-ten-Noode, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Gilles, Schaerbeek et Bruxelles-Ville, très peu d’habitants se sont fait vacciner. « Et ce sont justement les communes recensant le plus grand nombre de tests positifs au coronavirus », constate le professeur Dirk Devroey, doyen de la faculté de Médecine et de Pharmacologie de la VUB. « Dans ces communes, on ne parvient pas à vacciner plus de 70 pour cent des plus de 65 ans. Peut-être que les habitants pensent qu’ils n’ont pas besoin de vaccin s’ils ont déjà contracté la maladie, ce qui est évidemment faux. Et dans ces communes, les habitants ont moins souvent un médecin de famille, qui est la personne de confiance par excellence quand il s’agit d’obtenir de bonnes informations sur les maladies et sur la prévention. »

Un contact direct

La task force est consciente du problème de Bruxelles. « Nous voulons tout mettre en œuvre pour atteindre les populations plus précarisées, déclare la porte-parole Gudrun Briat. En effet, certaines personnes ne lisent même pas leur convocation. Nous travaillons en collaboration avec des personnes de confiance et des pharmaciens, nous nous rendons même sur les marchés et nous appelons les gens qui ne réagissent pas à leur convocation écrite. Le défi est énorme, mais petit à petit, notre action porte ses fruits. Depuis que nous prenons contact avec les gens, nous constatons une augmentation du taux de vaccination. »

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