Ces dix dernières années, les footballeurs évoluant au sein d’un club belge de première division ont bénéficié de réductions de cotisations sociales pour un montant total supérieur à 500 millions d’euros, dont 70 millions d’euros rien que la saison passée, révèle une enquête du Nieuwsblad.
En Belgique, toutes les rémunérations brutes sont soumises à une cotisation sociale de 38,07 pour cent. Ces prélèvements permettent entre autres de financer les indemnités de maladie et d’invalidité, les pensions et les allocations de chômage. Dans le cas des sportifs rémunérés, ces charges sociales sont calculées sur une rémunération mensuelle brute fixe de 2 281,09 euros, de sorte que les cotisations dont ils sont redevables sont plafonnées à 868 euros par mois. Du coup, une star du ballon rond paie moins de cotisations qu’un éboueur lambda, par exemple.
« Un authentique scandale »
Vu les salaires élevés que perçoivent les footballeurs professionnels – un joueur de première division gagne en moyenne 337 000 euros par an -, ce plafonnement a débouché l’an dernier sur une réduction de cotisations sociales de 70 millions d’euros si l’on prend en considération la totalité des footballeurs de première division. « Un authentique scandale », estime le professeur Paul De Grauwe.
La ministre des Affaires sociales Maggie De Block n’envisage pas pour autant d’adapter ce régime favorable dans l’immédiat. « Les gens ont envie de suivre un championnat de football attractif. Il est nécessaire pour ce faire d’attirer des joueurs de qualité et un système tel que celui de la réduction des cotisations dues à l’ONSS est l’un des facteurs qui y contribuent. »