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Tinder, amour et speed dating à l’heure du confinement
20·03·20

Tinder, amour et speed dating à l’heure du confinement

Comment trouver l’amour, quand le coronavirus frappe à la porte ? Quand on peut se rabattre sur Tinder, mais pas fixer un premier rendez-vous autour d’un verre de vin ou d’un café ? Certains célibataires obstinés, qui refusent de renoncer au speed dating, connaissent la réponse : une caméra vidéo. « Finalement, le coronavirus est un bon filtre, car il permet de distinguer les vrais optimistes. » Depuis l’interdiction d’entrée dans le pays, on ne compte plus les avatars modernes de Roméo et Juliette : « Mon amoureux est américain ; je me réjouissais tellement de le revoir… »

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

Pour en savoir plus sur l’amour au temps du choléra, il suffit de lire Gabriel Garcia Márquez. Mais pour affronter le coronavirus, les références nous font défaut. « Le coronavirus a durement touché le secteur des rencontres », soupire Frédéric De Schryver. À la tête de l’agence SmartVibes, il organise des rencontres « speed dating » un peu partout dans le pays : il en avait programmé au moins 22 pour les prochaines semaines. « Toujours dans des établissements réputés, comme le Pelgrom, à Anvers, ou ‘t Wit Kasteel à Courtrai. Sauf qu’ils ont tous été obligés de fermer, bien évidemment. »

Le chrono sur PC

Pour ne pas décevoir ses quelque 500 clients concernés, Frédéric De Schryver organise désormais les rencontres par internet. Après six minutes de conversation à l’écran, un minuteur commence à décompter les secondes. Le temps de glisser rapidement un « salut ; à bientôt, peut-être ? », il faut cliquer pour retenir ou rejeter la candidature. Frédéric laisse à chacun la possibilité de décider si l’option « en ligne » lui convient. « La réponse a été très largement positive ». Une première session a déjà eu lieu la semaine dernière. « Un couple au moins s’est entendu pour un premier rendez-vous sous la forme d’une promenade en forêt. Mais à distance raisonnable. Et sans s’embrasser », m’ont-ils dit. « Pour l’instant. »
On le voit : les organisateurs de vraies rencontres entre célibataires savent s’adapter.
Qu’en est-il chez Tinder, cette application où les rencontres virtuelles débouchent logiquement sur une rencontre ? Apparemment, l’entreprise s’est contentée de diffuser un message, le 6 mars, rappelant la nécessité de se laver régulièrement les mains, mais sans aucune recommandation pour d’éventuels contacts.
Chez PornHub, on sait que l’être humain est fait de chair et de sang : ce temple de la nudité a décidé d’ouvrir gratuitement aux Italiens, pendant un mois, l’accès à son segment « Premium ». Selon le magazine Forbes, sur les 30 derniers jours, les internautes auraient saisi 6,8 millions de fois la clé de recherche « coronavirus » sur PornHub. Soit ils se sont trompés de site ou de sujet, soit ils ont des goûts très particuliers.

Un petit coin bien rangé

Revenons en Flandre. Noemie Weytens (28), de Waregem, est l’une de ces jeunes célibataires dont les rencontres organisées par SmartVibes se déroulent désormais sur ordinateur. « C’est cool, en fait. Je peux me passer de baby-sitter, il suffit d’attendre que les enfants dorment – et de trouver un coin de living bien éclairé et bien rangé. Bien sûr, je préférerais faire ces rencontres autour d’une table, mais en fin de compte, quand on connaît un peu la vie, on peut se faire aisément une bonne idée des gens de l’autre côté de l’écran. Et puis, une sélection naturelle s’opère : les vrais optimistes sortent du lot, ces célibataires qui restent ouverts aux contacts et aux expériences nouvelles malgré les moments difficiles. Et puis, l’atmosphère change : on prend conscience de la fragilité de la vie et de la nécessité de veiller les uns sur les autres. La population est confinée, et j’ai le sentiment que cela ne fait qu’exacerber le besoin de liens sociaux. Cela dit, pendant quelque temps, on ne pourra faire connaissance qu’à distance. »

D’autres, aussi, doivent se contenter d’une relation à distance, et notamment ceux dont le ou la partenaire habite à l’étranger. En raison des interdictions d’entrée, ils doivent patienter — et se languir — encore plus que d’habitude. C’est le cas de Heleen Wirix (26), de Tongres : « j’ai rencontré mon petit ami américain, Shaun, à La Haye, il y a un an », raconte-t-elle. « Je devais le rejoindre en Californie début avril, pour y fêter ensemble le 1er anniversaire de notre couple. Malheureusement, du fait de l’interdiction de vol vers les États-Unis, la fête est reportée à plus tard…”

Diner à distance

Que l’élu(e) de votre cœur se trouve en Californie ou bien en quarantaine sous votre toit, il y a toujours des solutions, nous confie Heleen : “Certains jours, on achète tous les deux des sushis, ou alors on se rend tous les deux au MacDo. On allume le PC et on mange ensemble, chacun devant son écran, comme si on avait un dîner en amoureux. Ou alors on regarde le même film et on se fait des commentaires par smartphone, comme si on était tous les deux assis dans le même fauteuil. Nul doute que bon nombre de Flamands vont apprendre maintenant ce que ces ‘long-distance lovers’ savent depuis longtemps : « rien de plus créatif que l’amour ! »

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