Francis De Donder, conseiller communal de Zele (Flandre orientale), demande de reprendre le harcèlement sexuel parmi les infractions soumises aux SAC (sanctions administratives communales). « De nombreuses femmes ne se sentent pas en sécurité dans les rues de Zele. Nous devons lutter contre ces pratiques, car il est inacceptable que les femmes se sentent limitées dans leur liberté. » La commune doit d’abord se pencher sur la faisabilité de la proposition.
« Tout le monde doit se sentir en sécurité en rue, et Zele ne doit pas faire exception. Depuis plusieurs années, des filles et des femmes se font harceler en rue, explique Francis De Donder, conseiller communal indépendant. Il ne s’agit pas que de sifflements ou de coups de klaxon : certains hommes vont jusqu’à passer une partie de leur corps par la vitre de la voiture ou sortent carrément de leur véhicule pour insulter les filles qui ne réagissent pas ou pour retenter leur chance, voire pour provoquer un contact physique sans consentement. Les femmes évitent certains quartiers de notre commune lorsqu’elles se promènent seules, et elles adaptent même leur habillement par peur des réactions. Elles ne se sentent pas libres dans notre commune. »
Manque de preuves
La zone de police Berlare/Zele ne reçoit pourtant pas beaucoup de plaintes pour harcèlement sexuel. « Nous ne recevons pas de plaintes effectives, mais nous entendons en revanche que certaines femmes doivent parfois faire face à des comportements déplacés. Il faut dire qu’il n’est pas évident de porter plainte, car il est difficile d’établir un constat de ce genre de faits. En effet, il faut accompagner la plainte de preuves matérielles, de témoignages ou d’images », précise Mariska Van Hoylandt, cheffe de corps de la zone de police.
C’est là que réside, pour M. De Donder, une partie du problème, et c’est sur ce point qu’il aimerait agir. Il propose que le harcèlement sexuel soit repris parmi les infractions passibles d’une sanction administrative communale (SAC).
« Grâce à cette mesure, les contrevenants seraient sanctionnés immédiatement d’une amende de 250 euros. Et si les femmes savent que leur plainte sera suivie de conséquences, elles introduiront peut-être plus vite une plainte auprès de la police locale. Ce système fonctionne déjà à Amsterdam et Rotterdam », argumente le conseiller communal.
Le bourgmestre de la commune, Patrick Poppe (Open Vld), est ouvert à la proposition. « Nous entendons bien analyser la proposition. Bien sûr, il faut d’abord s’informer auprès d’organes de consultation. La mise en œuvre d’une telle mesure implique une modification du règlement de police. Par conséquent, la commune de Berlare, qui fait partie de la même zone de police que nous, doit aussi soutenir la mesure. »