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Première en Flandre : M. Riffi, musulman, dirige une école catholique
07·09·22

Première en Flandre : M. Riffi, musulman, dirige une école catholique

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo by Jon Tyson on Unsplash

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Au Scheppersinstituut de Malines, monsieur Hamid Riffi, 47 ans, a fait sa première rentrée des classes en qualité de directeur, ce qui fait de lui le premier musulman à diriger une école catholique en Flandre. « C’est un beau signal, bien entendu, mais on devrait trouver cela normal. »

Hamid Riffi est loin d’être nouveau au Scheppersinstituut de Malines. Cette école secondaire, c’est un peu sa deuxième maison. Il y est arrivé en première année en 1980, il y a suivi toute sa scolarité et il y a enseigné les mathématiques et les sciences pendant dix-sept ans, avant de devenir coordinateur de degré, puis directeur adjoint. Cette année-ci, depuis le 1er septembre, M. Riffi est le nouveau directeur général de l’école. Né à Malines de parents marocains, il est de confession musulmane. C’est donc le premier directeur musulman d’une école catholique de Flandre, comme le confirme le réseau de l’enseignement catholique flamand.

Le nouveau directeur n’est pas du genre à s’étendre longuement sur son rôle de pionnier. « Ce n’est pas parce que je suis marocain ou musulman que j’ai été embauché. Du moins, je l’espère. (il rit) Plusieurs candidats s’étaient présentés pour la fonction, et j’ai été engagé sur la base de mes compétences d’enseignant et de gestionnaire. C’est d’ailleurs en tant que gestionnaire et pédagogue que j’entends être jugé. Cependant, ce signal envoyé au monde extérieur est assurément positif. On devrait trouver cela normal, dans tous les secteurs, que des personnes issues de l’immigration puissent exercer des fonctions hiérarchiques. »

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Pour une diversité des points de vue

M. Riffi n’a éprouvé aucune difficulté à s’engager dans une école partageant une vision catholique. « En fait, les valeurs véhiculées par cette école catholique correspondent à celles que j’ai reçues à la maison. Respect mutuel, solidarité : ce sont des valeurs humaines. Cependant, je pense que les écoles d’aujourd’hui, dans un contexte urbain a fortiori, devraient être plus sensibles à la diversité culturelle. Par exemple, il n’est peut-être pas nécessaire de faire courir des jeunes pendant 50 minutes au cours d’éducation physique en plein ramadan. En histoire, aussi : pendant tout un temps, on a enseigné l’histoire de la colonisation d’un point de vue occidental. Désormais, nous savons que l’on peut également analyser les mêmes événements sous un autre angle. Quant aux cours de religion, ils sont aussi idéaux pour enseigner la diversité : non seulement on étudie la religion catholique, mais on en fait aussi un objet d’étude comparative avec les autres religions et convictions. De cette manière, chacun se sent respecté. C’est important, car les élèves n’apprendront bien que s’ils se sentent à l’aise et en sécurité à l’école. »

« Je veux connaître tous les élèves »

Des élèves, le Scheppersinstituut en compte pas moins de 850. Jusqu’il y a peu, M. Riffi pouvait se targuer de connaître le nom de chacun d’entre eux. « En tout cas, jusqu’à la pandémie. Lorsque les élèves de première sont arrivés masqués, j’ai eu plus de mal. Mais avant, je les connaissais tous, y compris les gentils. » Il faut dire qu’en tant que directeur adjoint et, à ce titre, responsable de l’ordre et de la discipline, il recevait surtout les moins gentils dans son bureau. « Quand mon fils était adolescent, il a dû venir me voir quelques fois. Heureusement, il a grandi depuis lors. »

Maintenant qu’il est directeur, M. Riffi veut aussi connaître tout le monde, enseignants comme élèves. « Je veux être un directeur présent, nous dit-il. Car je trouve intéressant de contribuer à donner une vision pédagogique à l’école et de la mettre en pratique. Mais je veux surtout que les élèves apprennent à me connaître, comme j’ai envie de les connaître aussi. »

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