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L’inaction politique, plus dangereuse que le coronavirus
11·03·20

L’inaction politique, plus dangereuse que le coronavirus

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo by Jonathan Farber on Unsplash

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Le monde est en proie à une pandémie : des tournois de tennis dans le désert californien sont annulés, des courses cyclistes sur les sols graveleux de Toscane sont reportées aux calendes grecques. Cristiano Ronaldo et Romelu Lukaku jouent devant des tribunes dépeuplées. Wout van Aert gagne Paris-Roubaix devant un vélodrome abandonné. Tour de France, Euro, Jeux olympiques : quel sort leur réserver ? Ne faudrait-il pas tout annuler et reprendre le sport après l’été ?

Ne faudrait-il pas tout annuler et reprendre le sport après l’été ? Si seulement c’était si simple.

Si seulement c’était si simple. L’Italie se mure en quarantaine. Les écoles ont fermé leurs portes. Les entreprises n’ouvrent plus les leurs. Les maisons de repos se barricadent. La panique prévaut. Les bourses s’affolent. Les consommateurs amassent. Les prix du baril dégringolent. L’économie récule. Les budgets des États déraillent, le nôtre en tête. Les déficits apparaissent, conséquence de la nonchalance de gouvernements qui n’ont pas fait réparer le toit par beau temps et qui colmatent à présent les brèches sous le déluge. Assignés à résidence. Dans un taudis à ciel ouvert.

Toujours personne pour donner naissance à un gouvernement.

Alors que le monde est en état d’alerte, en Belgique, plus de 9 mois après les élections, il n’y a toujours personne pour donner naissance à un gouvernement. Ni nos élus – étonnante catégorie professionnelle atteinte de cécité collective, incapable de voir plus loin que le bout de son nombril – ni le palais, résidence secondaire de la démocratie chrétienne. Le mandat royal de Patrick Dewael (Open Vld) et de Sabine Laruelle (MR) a été prolongé d’une semaine. Combien de temps encore nos élus et le palais pédaleront-ils dans la semoule ? Jusqu’au prochain sondage ? Quand les partis sauront enfin ce qu’ils ont à perdre ou à gagner de nouvelles élections ? Quand l’Open Vld, huitième parti du pays, se sera choisi un nouveau président, répondant au doux nom d’Egbert Lachaert et n’ayant jamais aimé Vivaldi ? Quand le CD&V saura enfin ce qu’il veut ? Quand les poules auront des dents ?

Joachim Coens, président fringuant à titre principal, porte-parole de la NV-A à titre complémentaire

Toujours est-il que ce jour est encore loin. Depuis les élections, qui s’étaient soldées par des résultats catastrophiques pour le CD&V, ce parti est le plus indécis de tous. Un comble lorsque l’on compte dans ses rangs des pointures comme Hilde Crevits, la plus populaire de Flandre, Koen Geens, meilleur élève de la classe gouvernementale, et Joachim Coens, président fringuant à titre principal, porte-parole de la NV-A à titre complémentaire. On pourrait donc se dire que ce parti de caractère ne devrait pas se retrancher pusillanimement derrière un énième tour de table auprès de ce qu’il reste de son arrière-garde. Depuis le 26 mai, le CD&V n’est plus un parti de premier plan. Hélas, il se comporte depuis lors comme un parti de seconde zone.

Une majorité flamande et la NV-A. Autrement dit : une chimère.

Or, nous savons très bien ce qu’il veut : un fédéral avec une majorité flamande et la NV-A. Autrement dit : une chimère. Il semble dès lors bien plus essentiel de savoir ce que le CD&V ne veut pas, à aucune condition. Il n’aime pas Vivaldi ? Qu’il le dise une bonne fois pour toutes ! Notre souverain pourra au moins abréger les souffrances de Dewael et Laruelle et annoncer la tenue de nouvelles élections. Il n’appartient pas au CD&V de dicter sa loi aux autres partis : il lui appartient de faire preuve de clarté sur ses véritables intentions – sans se ménager de porte de sortie.

Crevits, Geens et Coens sont tous – chacun dans leur style – des responsables politiques de premier ordre. Mais tant qu’ils ne joueront pas cartes sur table, tant que leur indécision nuira, chaque jour un peu plus, à la prospérité de ce pays et au bien-être de ses habitants, je n’aurai que trois mots pour décrire leur irrésolution : aberrante, pathétique, pathologique.

 

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