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02·07·15

Les Pop-Ups se mettent au vert

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

photo : Wilhelm Lappe

En Flandre,  les bars éphémères (ou bars Pop-up) font fureur. Et pas seulement dans les grandes villes.

Les pop-ups foisonnent de toutes parts sur les routes de Flandre, où magasins, bars et restaurants dits éphémères ne cessent de se multiplier. Et le phénomène n’est pas uniquement dû à l’impulsion des hipsters citadins :  n’importe quel quidam peut en découvrir un dans son village de campagne.

Nous sommes prêts à parier que, tout comme nous, vous avez déjà mis les pieds dans un pop-up. Il se pourrait même que vous ayez déjà mangé un steak de Black Aberdeen Angus élevé en prairie assis dans un conteneur, entre des femmes en baskets et des hommes à la barbe fournie, le tout après avoir siroté un gin-tonic avec feuille de citron kaffir et de gingembre.

Mais vous pourriez aussi très bien avoir vécu une expérience totalement différente. Ce serait même plus logique, puisque de nos jours, le qualificatif pop-up est pratiquement associé à tous les substantifs : restaurants, bars, magasins, parcs et banques. Et pas uniquement chez les plus branchés : quiconque parcourt la rubrique régionale d’un journal sait que des pop-ups fleurissent aussi à la campagne. Le magasin Moto’s Hautekiet à Ruddervoorde [NDLR : ce magasin de motos a brûlé en juin dernier et cherche à se reconvertir] s’y est par exemple mis, au même titre que la terrasse du centre culturel de Strombeek.

Locaux vides

« Pop-up est devenu un mot passe-partout », remarque l’observateur de tendances Tom Palmaerts (Trendwolves). Mais selon lui, cette tendance est déjà sur le déclin. Du moins si le terme tendance désigne quelque chose de branché, d’avant-gardiste, de cool. « Cette phase est passée. À mes yeux, pop-up est en passe de devenir une idée plus largement ancrée dans notre culture. Les entrepreneurs vont avant tout réfléchir à la façon d’exploiter le temps et l’espace avec le plus de créativité possible, sans devoir nécessairement y associer le terme pop-up. »

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Le bar pop-up « Bar Paniek » à Anvers (photo : facebook)

Nous manquons de chiffres sur le nombre de pop-ups existant dans notre pays. « Mais nul ne niera qu’ils sont en augmentation », assure Gino Van Ossel de la Vlerick Business School. Même si Tom Palmaerts estime que la tendance est déjà de l’histoire ancienne, il n’en demeure pas moins convaincu que ce nombre continuera d’augmenter. « Les grandes villes ont donné le ton. La tendance se propage maintenant partout. Cette propagation perdure. Notre pays compte davantage de petites villes de province comme Strombeek que de métropoles comme Anvers. »

Il ne s’étonne pas de la multiplication des pop-ups dans les petites villes et les villages. « Le succès est dû en grande partie à l’inoccupation de locaux, une situation qui joue un rôle prépondérant dans l’émergence du phénomène. Les propriétaires qui n’arrivent pas à se débarrasser de leur immeuble se frottent les mains à l’idée qu’un indépendant leur assure des revenus pendant quelques mois. » Selon Gino Van Ossel, des bourgmestres voient aussi d’un bon œil le camouflage des locaux inoccupés par ces nouvelles entités éphémères. « Elles attirent une population nouvelle, mais dans une certaine mesure uniquement. Si l’inoccupation structurelle persiste, les gens finissent par ne plus venir. » 

Gino Van Ossel voit aussi des pop-ups continuer à émerger dans des endroits autres que des locaux vides. Le suffixe pop-up suffit à attirer les foules. « Prenez l’émission Mijn Restaurant! sur VTM [NDRL : un concours où de jeunes entrepreneurs lancent un restaurant]. Elle s’appelle depuis peu Mijn Pop-up Restaurant!, alors que le concept d’origine est pratiquement resté identique. » Idem pour la terrasse pop-up à Strombeek. « Il y a quelques années, on l’aurait simplement annoncée comme une nouvelle terrasse. Aujourd’hui, on utilise uniquement le qualificatif pop-up, qui véhicule l’idée suggestive qu’il s’agit d’une denrée rare ». Les gens voudront s’y précipiter pour boire un verre, du moins de ce qu’en espèrent les organisateurs. Et puis, cette nature éphémère fait aussi les affaires des exploitants. « Si la terrasse ne rencontre finalement pas le succès escompté, ils peuvent simplement décider d’en rester là et de revoir leurs projets pour l’été suivant. »

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Extrait de l’émission « Mijn Pop-Up restaurant » sur VTM, ce sont les Bruxellois Jaro et Hanne qui remportent l’émission.

Gino Van Ossel mentionne aussi quelques inconvénients dans le chef des exploitants. Même s’il s’agit d’une installation provisoire, le coût est souvent sous-estimé. Sans compter l’effet de surprise, qui commence à faiblir. « Le premier pop-up d’un genre nouveau étonne encore, mais les suivants bénéficient déjà de beaucoup moins d’attention. »

Traduit du néerlandais (Belgique) par Françoise Chardonnier et Guillaume Deneufbourg

Article de Femke Van Garderen paru dans le Morgen du 01/07/2015, p.7

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