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Les ménages à faibles revenus sont ceux qui émettent le moins de CO2
15·07·19

Les ménages à faibles revenus sont ceux qui émettent le moins de CO2

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Roel Wauters
Auteur⸱e

Une étude de l’Université d’Anvers révèle que les ménages à bas revenus émettent jusqu’à quatre fois moins de CO2 que les familles les plus nanties du pays.

Quel serait l’impact de nouvelles taxes carbone sur la vie des Belges ? Les bas salaires seraient-ils plus touchés que les hauts revenus ? En collaboration avec le Bureau du plan et l’Université libre de Bruxelles, l’Université d’Anvers a lancé une étude approfondie pour le compte du gouvernement fédéral. Dans un premier temps, les chercheurs ont analysé la répartition des émissions de gaz à effet de serre entre les différentes catégories de revenus.

Il en ressort que si l’on observe les dépenses mensuelles, les 10 % des Belges les plus pauvres émettent jusqu’à quatre fois moins de CO2 que les 10 % les plus riches. En revanche, les émissions des ménages à faibles revenus sont plus élevées par euro dépensé, car ils dépensent relativement plus d’argent pour satisfaire leurs besoins de base : chauffage, électricité, alimentation, etc. — ces deux premières catégories étant les principales responsables du niveau élevé des émissions.

Pas de voiture

À peu près la moitié des émissions de CO2 des plus faibles revenus provient de leur consommation d’énergie. Ils dépensent nettement moins pour les biens et les services : ils se rendent plus rarement au restaurant, consacrent moins d’argent à l’achat de nouveaux vêtements ou appareils ménagers, souscrivent moins d’assurances. Mais en termes relatifs, ces dépenses entraînent moins d’émissions.

Dans la catégorie des transports également, les Belges dont le budget est limité se retrouvent en bas du classement, n’ayant souvent pas de voiture — un poste pour lequel on observe une nette hausse chez les revenus moyens.

L’étude s’intéresse ensuite aux formes que pourrait prendre une taxe carbone juste. « Si elle est appliquée de manière irréfléchie, les ménages les plus pauvres risquent d’être plus durement touchés », analyse la chercheuse Josefine Vanhille. Les besoins de base risquent de coûter plus cher et c’est précisément à ces dépenses que les faibles revenus affectent l’essentiel de leur budget.

Plus de marge

De surcroît, les ménages les plus riches disposent d’une marge de manœuvre plus importante pour réagir à une éventuelle taxe carbone, poursuit Josefine Vanhille. Sur le plan financier, ils peuvent se permettre de renforcer l’isolation de leur maison ou d’installer des panneaux solaires. À l’inverse, les citoyens dont le budget est limité n’ont pas la possibilité d’acheter une voiture électrique rapidement. « Nous analyserons ces possibilités d’esquive de manière plus détaillée. »

Les chercheurs conseillent au gouvernement de tenir compte de leurs conclusions lors de la mise en place d’une taxe carbone. Par exemple en reversant une partie des recettes fiscales à ceux qui en ont le plus besoin. « Cela permettra d’accroître leurs revenus », explique la chercheuse. « Une autre possibilité consiste à allouer ces fonds à la rénovation et à l’isolation des logements sociaux à grande échelle. » Plus fondamentalement, la chercheuse appelle à réduire les écarts de revenus. « La politique sociale et la politique climatique sont indissociables », conclut-elle. « Les exemples de l’étranger montrent que c’est possible. »

L’étude se fonde sur une enquête qui analyse en détail les habitudes de dépenses des Belges menée auprès de plus de 6 000 ménages en 2014. Les émissions annuelles par famille ont été calculées sur cette base. La construction de maisons et les dépenses pour des services publics n’ont pas été prises en compte.

L’étude complète peut être consultée ici.

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