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31·10·19

Le cauchemar du train de nuit

Dans la rubrique Vlam ! un journaliste du Standaard réagit à un fait d’actualité qui ne l’a pas laissé indifférent. Cette fois-ci, il s’agit de Max De Moor.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Alexander Popov on Unsplash

L’euphorie est totale. Un train de nuit ralliera bientôt Bruxelles à Vienne. Je me réjouis, moi aussi, de voir le réseau ferroviaire européen s’étendre par cette nouvelle liaison. Mais de grâce, cessez d’idéaliser ce moyen de transport ! J’en ai fait la cruelle expérience il y a quelques mois, en revenant d’Autriche. Oubliez tout de suite l’image d’un bar à la lumière tamisée où se rencontrent les voyageurs qui peinent à trouver le sommeil. La nuit, le contrôleur vous somme de ne quitter votre compartiment qu’en cas d’envie pressante : les portes doivent rester fermées.

Pourtant, je m’étais préparé. Et les dieux du rail semblaient eux aussi d­e mon côté. Je ne devais partager mon compartiment à six couchettes ­– ­­­­­trois de chaque côté ­– qu’avec un seul compagnon de route. Un Belge de surcroît, un radiologue bien sympathique, dans la quarantaine, qui revenait d’un important congrès. À la gare de Vienne, j’ai réussi à mettre la main sur des boules quies et une mignonnette de vin. Une bonne nuit de sommeil m’attendait…

Le lit s’est mis à me lacérer le dos.

Nous avons tiré les rideaux, déplié et fait les lits, et nous avons souhaité la bonne nuit. Une fois l’effervescence des premiers instants passée, le lit s’est mis à me lacérer le dos. Après deux heures passées à retourner mon mètre quatre-vingt-cinq, on a frappé violemment à la porte. Il devait être 1h du matin. – « Polizei ! », a aboyé une voix. Les mains tremblantes et le cœur battant à tout rompre, j’ai doucement ouvert. Eh non, il ne s’agissait pas des débuts d’une intrigue à la Agatha Christie, mais d’un contrôle-frontière. À moitié aveuglé par la lampe torche, j’ai cherché mes papiers. L’espace d’un temps, j’ai craint le pire pour mon compagnon de chambrée, qui avait égaré sa carte d’identité la veille du départ. Il fut finalement sauvé par sa femme, qui lui envoya une photo de son passeport sur WhatsApp. À l’exception de l’intervention de cette application moderne, la scène avait tout d’un contrôle nocturne dans l’Europe d’il y a 100 ans.

Même avec la meilleure volonté du monde, plus jamais !

J’ai ensuite pris un Thalys à Cologne. Devant moi, quatre radiologues, manifestement éreintés. « Et dire que ma fille m’attend à la maison pour sa fête d’anniversaire. Même avec la meilleure volonté du monde, plus jamais ! », plaisanta misérablement l’un des jeunes médecins.

Un conseil : prenez le train de jour !

Un conseil : prenez le train de jour ! Vous serez emporté par de splendides paysages, entrecoupés de cours d’eau bucoliques. Vous aurez tout le temps du monde pour vous adonner au plaisir de la lecture, pour regarder enfin cette série dont vous avez tant entendu parler, ou si vraiment il le faut, pour répondre à vos mails. Le bar permettra aux plus romantiques de goûter à l’ambiance des films de Wes Anderson. Et avec un peu de chance, peut-être ferez-vous la rencontre de Julie Delpy, dans votre propre version de Before Sunrise.

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