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01·03·19

La société flamande des transports De Lijn lorgne sur l’argent du privé

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Jean Philippe Dheure Collections

Auteure
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

De Lijn aimerait permettre à des promoteurs et à des citoyens d’investir dans des bus et des trams. Un financement nécessaire, étant donné la nécessité pour la société de transports d’augmenter son budget de 1 à 2 milliards d’euros d’ici 2030.

« Nous atteignons nos propres limites », constate Roger Kesteloot, le directeur général de De Lijn. Depuis son arrivée en 2009, la société de transports en commun a dû réaliser des économies substantielles sur son budget de fonctionnement. À cause de la crise financière d’abord, puis en raison de la conviction du gouvernement flamand qu’un dégraissage est toujours possible. Mais désormais, il n’y a plus le moindre gramme de graisse à éliminer, explique M. Kesteloot. « Il n’y a plus d’argent à aller chercher en interne. »

Les économies réalisées doivent faire face aux grandes ambitions climatiques et environnementales des pouvoirs publics. Par exemple, le gouvernement flamand vise, pour 2030, une diminution de 27 pourcents de la circulation automobile. Anvers espère que d’ici là, seule la moitié des déplacements dans la ville se feront en voiture. Louvain, de son côté, entend diminuer de 20 pourcents l’utilisation de la voiture et Gand compte sur une augmentation de 13 pourcents des trajets en transports en commun.

« Ces ambitions supposent une sérieuse augmentation de l’offre de transports en commun. Cependant, avec les moyens actuels, nous n’y parviendrons pas, prévient M. Kesteloot, qui dispose d’une liste de souhaits à l’attention du gouvernement flamand. Si les responsables politiques prennent leurs propres ambitions au sérieux, ils ne peuvent qu’investir davantage dans les transports en commun. »

Aujourd’hui, De Lijn reçoit près d’un milliard d’euros par an, investissements compris. « D’ici 2030, il faudra environ deux milliards par an », prédit le directeur, pour qui il ne faut pas augmenter le prix des billets ni demander au gouvernement de sortir un milliard de son chapeau magique. Il existe « d’autres formes de financement plus créatives. »

Roger Kesteloot : « Prenons l’exemple de Londres. En optant pour le value capturing, la ville demande aux promoteurs immobiliers de lui rétrocéder une partie de la valeur ajoutée sur les nouvelles infrastructures. Ce faisant, les promoteurs contribuent au financement des transports en commun. Aussi, une partie des revenus du péage urbain sert à financer les transports publics. La Flandre pourrait bientôt faire de même avec les revenus de la taxe kilométrique des voitures. »

L’approbation du budget de la mobilité constitue un pas dans la bonne direction, estime M. Kesteloot, pour qui nous pouvons encore aller plus loin : « Pourquoi ne pas utiliser une partie du budget pour le remboursement partiel du loyer ou du prêt hypothécaire des gens qui s’installent à moins de cinq kilomètres de leur lieu de travail ? »

Des navettes sans conducteurs

Autre piste de financement possible : faire comme dans les années soixante, où un emprunt sous la forme d’une obligation avait permis aux citoyens d’investir eux-mêmes dans la construction d’une autoroute. Nous pourrions faire de même pour les transports en commun. « Par le biais d’obligations vertes, nous pourrions mobiliser l’épargne des Flamands et permettre aux voyageurs de prendre eux-mêmes le tram qu’ils ont contribué à financer. »

En contrepartie de l’augmentation de son financement, De Lijn promet de fournir plus d’efforts pour que les bus et les trams se rendent plus vite d’un endroit à un autre. Il faut dire que le manque de ponctualité des transports en commun a entraîné, une fois de plus, une diminution de la satisfaction des voyageurs en 2018. La société pense instaurer des navettes sans conducteurs dans les villes, et interdire les paiements en espèces à bord des bus et des trams.

D’après le ministre flamand de la mobilité, Ben Weyts (N-VA), les projets proposés témoignent d’une approche moderne de la part de la société. « Je trouve positif que la société De Lijn cherche des pistes de financement autres que les subventions des pouvoirs publics et qu’elle veuille être moins dépendante de l’argent du contribuable », se réjouit le ministre.

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