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14·01·19

La lutte contre le trafic de drogue commence par les consommateurs

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

CC BY 2.0 Marco Verch via Flickr

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

La quantité de drogue trouvée l’an dernier dans les conteneurs du port d’Anvers a de nouveau augmenté. Les quelque 50,6 tonnes de cocaïne saisies en 2018 révèlent plusieurs tendances.

Oui, la traque de la drogue mobilise désormais davantage de moyens humains et d’expertise, de sorte que les quantités saisies augmentent. Mais le fait est, aussi, que l’on en produit et commercialise de plus en plus. Et que l’on en consomme toujours davantage. Ne serait-il pas temps de s’intéresser à ce dernier aspect ?

Au début, la guerre contre la drogue menée à Anvers se profilait surtout comme une lutte contre la petite criminalité. Il est toutefois apparu ces dernières années que la mafia de la drogue était bien implantée en ville. Les maisons criblées de balles sont la preuve manifeste que les grands barons sont en train de mener une guerre ayant pour enjeu l’importation massive via le port. Cette lutte contre la drogue devait être menée sur plusieurs fronts simultanément. En février 2018, les autorités ont présenté le « Stroomplan » pour Anvers (le plan du fleuve, en référence à l’Escaut, ndlr), qui s’articule autour des grands axes suivants : renforcement des contrôles douaniers, meilleur échange d’informations avec d’autres services, y compris à l’étranger, surveillance renforcée du port et de son personnel.

D’après la police judiciaire fédérale, cette approche porte ses fruits. Grâce au recrutement de nouveaux agents et au recours à des techniques intelligentes de dépistage, des quantités beaucoup plus importantes peuvent désormais être saisies.

Il faut toutefois bien admettre que ces chiffres en hausse s’expliquent également par la croissance de la demande, notamment de cocaïne. Pour la première fois, la police mentionne dans son rapport que « la consommation de cocaïne est considérée comme une sorte de comportement généralement accepté ou toléré par l’opinion publique, ce qui pourrait avoir un effet sur le nombre de nouveaux consommateurs ». Celui qui connaît un tant soit peu la vie nocturne anversoise – et pas besoin pour cela de fréquenter les discothèques les plus élitistes – pourra le confirmer : sniffer de la cocaïne est devenu un acte relativement banal. Les gens ne se cachent même plus pour le faire : la coke se sniffe désormais partout, et plus seulement dans les cafés douteux ou les milieux criminels. C’est un comportement que beaucoup trop de gens considèrent comme normal. Il y a une incohérence entre, d’une part, le laxisme avec lequel nous appréhendons la question de la consommation de drogue et, d’autre part, les moyens déployés pour en combattre le commerce. L’heure d’une grande campagne de sensibilisation et d’une approche plus sévère de TOUS les consommateurs n’a-t-elle pas sonné ?

La première chose à faire pour ne plus entendre siffler les balles échangées entre bandes de trafiquants, c’est d’éviter de consommer leurs produits.

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