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06·03·19

La Flandre reste empêtrée dans ses dossiers environnementaux

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Catkin via pixabay

L’actuel gouvernement flamand saura-t-il réconcilier nature et économie ? Plus les élections approchent, et plus cette question taraude le  gouvernement Bourgeois. Après la démission de la ministre flamande de l’Environnement Joke Schauvliege (CD&V) sur fond de manifestations pour le climat, après l’instauration avortée du « stop au béton », vendredi dernier, un nouveau dossier se profile à l’horizon : le « mestactieplan » ou « plan lisier ».

Lorsqu’il a lancé ce mestactieplan, il y a 20 ans, le gouvernement flamand y voyait l’outil ultime de réconciliation entre nature et agriculture. L’agriculture et l’élevage intensifs saturaient les sols d’engrais que les plantes ne parvenaient pas à absorber, polluant les eaux souterraines et les cours d’eau par excès de nitrates.

On espérait que la directive Nitrates de l’Union européenne, mise en application sous forme de plans « lisier », contribue à résoudre le problème. Tous les quatre ans, le gouvernement flamand propose un nouveau plan lisier; celui qui est en préparation pour l’instant porte le n° 6. La ministre Schauvliege a pu de justesse en présenter au Parlement flamand une première version, qui aurait déjà reçu le feu vert de la Commission européenne, selon le cabinet de son successeur Koen Van den Heuvel (CD&V).

L’idée de départ consiste à formuler un nouveau plan lisier plus restrictif que le précédent. Encore faudrait-il parvenir à s’entendre, au sein du gouvernement, sur le degré de sévérité à lui donner. Dans ce dossier, la N-VA joue à fond la carte environnementale, mais le CD&V répugne à imposer trop de charges nouvelles aux agriculteurs.

Au cabinet du ministre Van den Heuvel, on nous dit que ce plan sera certainement encore « discuté » avant les élections. Selon le ministre-président Geert Bourgeois (N-VA), le débat de fond n’a pas encore commencé.

Le Boerenbond

Wilfried Vandaele, également membre de la N-VA et député flamand, est pessimiste : « je comprends que le nouveau ministre souhaite faire adopter ce texte, mais à l’approche des élections, chacun doit ménager sa base. Or le Boerenbond ne veut pas entendre parler d’un plan trop restrictif. Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est un plan suffisamment solide pour faire la différence sur le terrain. Mais les premières versions présentées ne nous ont pas paru assez abouties. »

De toute évidence, il est grand temps d’agir. D’après un pointage intermédiaire, des volumes croissants de fertilisants aboutissent dans les cours d’eau en Flandre. Le quotidien De Morgen rapportait hier que sur un tiers des points de mesure, la norme européenne des concentrations de nitrates est dépassée, alors que la période de mesure ne doit prendre fin qu’en juin.

Les autorités flamandes confirment ces chiffres, qu’il sera d’ailleurs difficile d’inverser. « Il est peu probable que ces résultats s’améliorent au cours des prochains mois », confirme Katrien Smet, porte-parole de l’agence flamande pour l’environnement (Vlaamse Milieumaatschappij).

L’an dernier (pour la période de juillet 2017 à juin 2018), quelque 28% des points de mesure étaient dans le rouge, ce qui était déjà un très mauvais résultat : pour bien faire, il ne faudrait jamais dépasser 5% de points de mesure dans le rouge.

Entre juillet 2017 et juin 2018, c’est dans le Westhoek que le problème est le plus marqué : quelque 60% des points de mesure de l’Yser sont dans le rouge ; ce pourcentage s’élève à 47% dans la Lys et à 43% dans la Meuse. On produit en abondance des légumes, du maïs et des pommes de terre le long de ces cours d’eau, et sur de telles cultures, les engrais s’écoulent aisément.

Sécheresse

Tout comme l’an dernier, il semble que la sécheresse joue un rôle, elle aussi : faute de parvenir à s’infiltrer dans les sols, les engrais sont lessivés par les pluies. Or l’excès de nitrate dans l’eau nuit à la faune et à la flore, les algues bleues prolifèrent et forment la couche verdâtre que l’on observe souvent sur les petits cours d’eau. L’oxygène s’y raréfie, et la vie se maintient plus difficilement.

Un plan lisier, qu’est-ce que c’est ?

Un plan lisier est un ensemble de mesures destinées à prévenir l’écoulement d’engrais dans les eaux souterraines et donc dans les cours d’eau. Le sixième plan lisier subdivise la Flandre en quatre zones, d’après les concentrations moyennes de nitrate qu’on y trouve. À chaque zone correspondent des objectifs de fertilisation distincts. Le plan ambitionne aussi de mieux détecter les abus, afin d’identifier les contrevenants et de les sanctionner si nécessaire.

 

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