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03·04·19

La Belgique, royaume des fous du volant

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) StockSnap via Pixabay

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Notre pays est riche d’un signe commémoratif de plus. De quelques fleurs déposées au pied d’un arbre, de quelques plaques. On ne compte plus les croix funéraires en bord de route, les photos accrochées aux poteaux de signalisation. En Belgique, ces souvenirs sont littéralement partout. Dernier exemple en date, à Koekelberg, à la mémoire de Dariana, une jeune trentenaire fauchée par une voiture sur un passage piéton. Celui qui a percuté l’infortunée après avoir dépassé en trombe et par la droite deux voitures à l’arrêt, a été libéré avant-hier, dans l’attente de son procès. Son permis de conduire provisoire lui a été retiré pour une période de quinze jours.

Pour les cow-boys de la route, la voiture est un symbole de liberté. Qu’on la leur confisque, leur liberté, lorsque ces individus se rendent coupables – n’ayons pas peur des mots – d’un crime ! Pas seulement lorsqu’il y a des blessés graves ou des morts, mais chaque fois que la preuve sera faite que leur comportement délibérément asocial met des vies en danger. Pourrait-on concevoir qu’un individu qui menace autrui avec une arme à feu la récupère quinze jours plus tard ? Au classement des pays européens les plus dangereux pour les piétons, la Belgique pointe à une bien peu enviable deuxième place. Si nous voulons un jour sortir du peloton de tête des faits divers tragiques, des mesures draconiennes s’imposent. L’heure n’est plus aux lamentations, aux cartes blanches ou aux promesses !

D’aucuns diront qu’il s’agit d’un cas extrême.  « Encore un inconscient sans expérience qui veut jouer les as du volant. À Koekelberg, c’est un classique ! Dans la jungle de Bruxelles-Capitale, on voit de tout ! » En Flandre, une victime de la route sur quatre est un piéton ou un cycliste. Principale cause ? Vitesse excessive. Notons en outre que celle-ci ne doit pas forcément être extrême pour tuer. Souvent, l’expérience est invoquée comme excuse : « Je roule vite, mais je sais gérer. »

Koekelberg est un cas extrême d’un phénomène largement répandu : l’inconscience. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation menées ces dernières années, nous accumulons les amendes pour excès de vitesse, comme ce fut encore le cas la semaine dernière. Des amendes qui sont certes infligées à quelques fous du volant mais qui, bien plus souvent, atterrissent dans la boîte aux lettres de citoyens ordinaires. Des gens qui ne se sentent pas concernés. Leur leitmotiv : j’ai conscience des risques, mais je n’irai jamais jusque-là.

Avant l’arrivée sur les routes de la voiture autonome, nous verrons encore beaucoup d’autres croix, de fleurs et de plaques commémoratives. Puis un jour, la technologie nous donnera une leçon de conduite responsable. Les capteurs et l’intelligence artificielle prouveront qu’ils sont plus aptes à la vie en société que l’être humain lui-même. Alors, l’humiliation sera totale.

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