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Les Flamands sont de «meilleurs» Belges que les Wallons
25·09·17

Les Flamands sont de «meilleurs» Belges que les Wallons

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

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On peut sans nul doute parler de revirement spectaculaire. Une nouvelle étude nous apprend en effet que les Flamands seraient dans de meilleures dispositions vis-à-vis de leur pays que leurs compatriotes francophones. La stratégie de la N-VA visant à « flamandiser » le pays plutôt qu’à le phagocyter en serait-elle devenue trop efficace ?

À quelques exceptions près – les Diables rouges, la bière et le chocolat – les Belges n’ont jamais été animés d’une passion dévorante pour leur royaume. L’absence d’un projet national rassembleur est-elle une menace pour le pays et que pouvons-nous y faire ? Telle est la question que se sont posée le journaliste Wouter Verschelden (Newsmonkey) et le chercheur Jan Callebaut en menant une enquête de grande envergure auprès de 800 Belges. Les résultats, organisés autour d’un grand nombre de thématiques, ont été publiés dans un livre intitulé ‘Het merk België’ (La marque Belgique, ndlr).

Cette enquête n’est pas unique en son genre et nous connaissons bien les antécédents : les francophones sont historiquement de « meilleurs » Belges que leurs homologues flamands, qui n’accordent que peu de crédit à leur pays, avec des records de méfiance lors des crises communautaires de 2007 et de 2010. Mais voilà, les rôles sont désormais inversés ! Avec 6,3 points sur 10, les Flamands attribuent à la Belgique un meilleur score que les francophones (6,0).

Inquiétude plus marquée en dessous de la frontière linguistique

« Les Flamands sont davantage convaincus du niveau de qualité de vie en Belgique. L’explication est simple : l’activité économique est aujourd’hui encore plus florissante en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie », expliquent les auteurs. Les francophones se focalisent par ailleurs bien plus sur les questions politiques. Un gouvernement fédéral dominé par trois partis flamands est un sujet qui fait grincer pas mal de dents au sud du pays, même si le Premier ministre est wallon. En Flandre, cette réalité politique profite à l’image de la Belgique. D’autant que les éléments les plus appréciés par les Flamands – l’économie et la sécurité – font partie des chevaux de bataille de la politique fédérale. Et alors que les francophones se disent plus timorés après les attentats, les Flamands restent bien plus positifs et se réjouissent des mesures de sécurité prises par les autorités. »

Arme à double tranchant

Difficile de ne pas faire le lien entre cette volte-face et la nouvelle stratégie de la N-VA. Alors que le parti multipliait jadis les tentatives visant à détruire le pays, Bart De Wever a désormais choisi de le dominer : virage fédéral à droite, projet politique « belge » visant à exclure les francophones. La stratégie des nationalistes flamands semble donc porter ses fruits. Mais on peut aussi se demander si elle n’en est pas devenue trop efficace. Wouter Verschelden : « d’une certaine façon, il est effectivement possible que les nationalistes flamands obtiennent le contraire de ce qu’ils espèrent. Ils ont le devoir de conserver leur position dominante pour tenir l’aile gauche francophone à distance et mettre la question du confédéralisme sur la table. Mais simultanément, ils risquent d’accroître le sentiment belgicain en Flandre.

Éternel paradoxe

À la N-VA, on se dit conscient du paradoxe, mais pas inquiet pour autant. « Il est logique que la population flamande se reconnaisse davantage dans un gouvernement belge qui mène la politique économique, sécuritaire et migratoire qu’elle demande depuis des années », explique Joachim Pohlmann, porte-parole du parti. « À l’inverse, il est tout aussi compréhensible que les francophones se sentent moins à l’aise avec un gouvernement où ils sont sous-représentés. Tel est l’éternel paradoxe belge : deux démocraties, dont l’une sera toujours lésée par rapport à l’autre. Voilà pourquoi nous considérons que le confédéralisme est la seule et unique option pour satisfaire tout le monde. »

Mais quid de la montée en puissance du sentiment belgicain en Flandre ? « Il évolue au gré des priorités politiques des gouvernements successifs. Refaites le sondage avec le PS et le PTB au pouvoir et vous obtiendrez des résultats inverses ! » Sauf si la Wallonie entame elle aussi un virage à droite, par analogie à la popularité grandissante de Théo Francken ?  Polhman : « les épicentres politiques des deux régions du pays sont trop éloignés l’un de l’autre. Même en cas de déclin du Parti socialiste, les mentalités en Wallonie ne pourront pas évoluer à ce point en si peu de temps ».

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