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Drogue et violence à Anvers : c’est à Bruxelles que réside la solution
08·09·20

Drogue et violence à Anvers : c’est à Bruxelles que réside la solution

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Crédit: sammisreachers de Pixabay

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Si plusieurs présidents de partis de la coalition Vivaldi ont eu à cœur de mettre le président de la N-VA hors jeu, on peut toutefois espérer qu’ils seront disposés à prendre au sérieux les doléances du bourgmestre d’Anvers.

Ce week-end, ce dernier a envoyé ses intimidants Bearcats dans les quartiers de la ville où ont fait rage les violences liées aux stupéfiants. Et a admis sans ambages que l’opération « Nachtwacht » (Ronde de nuit) permettrait tout au plus de rétablir l’ordre public : le démantèlement des bandes doit se faire par la voie judiciaire. On peut du reste se demander dans quelle mesure la présence des blindés, le bouclage des rues et le renforcement des contrôles d’identité auront un impact durable. À l’étranger, nombre d’expériences montrent en effet qu’une simple démonstration de force permet, au mieux, d’apporter un peu de calme avant une tempête d’autant plus violente.

Ce n’est donc pas à Anvers, mais à Bruxelles que se trouve la véritable solution aux violences liées aux stupéfiants. Elle réside moins dans le recours aux blindés que dans le travail législatif. Et elle ne découlera pas uniquement de la présence massive de la police locale dans les rues du nord de Deurne et de Borgerhout : il s’agira d’investir lourdement dans les ressources et le personnel de la police fédérale. C’est en effet celle-ci qui a pour mission légale de mener des enquêtes approfondies sur le crime organisé et qui dispose des pouvoirs pour ce faire. Il est donc incompréhensible qu’elle doive, dans la ville du diamant, s’acquitter de cette tâche avec pour seuls moyens quelques dizaines d’inspecteurs et des voitures trop vieilles pour pénétrer dans les zones de basses émissions. Même son de cloche du côté du parquet : le procureur estime que le nombre de magistrats doit être augmenté d’au moins un tiers pour espérer venir à bout de tous les dossiers liés aux narcotrafiquants.

Les nationalistes flamands devront certainement serrer les dents lorsqu’il s’agira de se tourner vers les ministres fédéraux de la Justice et de l’Intérieur pour remporter la guerre de la drogue. On peut d’ailleurs se demander pourquoi le précédent ministre de l’Intérieur, pourtant membre du même parti que le bourgmestre d’Anvers, n’a pas, en son temps, pesé de tout son poids politique pour renforcer la police fédérale de la ville. Mais regardons plutôt vers l’avenir avec les préformateurs. Il est absolument nécessaire — pour les Anversois, mais aussi pour la société dans son ensemble — que le prochain gouvernement mette tout en œuvre pour maîtriser le pouvoir grandissant du crime organisé.

Il se peut que la guerre contre le trafic international de stupéfiants ne se solde jamais par une victoire définitive : le genre humain aime trop l’ivresse et l’argent. Mais il est possible de remporter des batailles. Car un État digne de ce nom ne saurait permettre que les grenades et les kalachnikovs fassent la loi dans la rue.

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