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Les entreprises ne sont pas forcément les ennemis de la nature
05·11·19

Les entreprises ne sont pas forcément les ennemis de la nature

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de Patrick Hendry sur Unsplash

Sous l’impulsion du groupe d’action Antwerpen Schaliegasvrij (Anvers sans gaz de schiste, ndlr), environ cent bénévoles affirment avoir collecté des milliards de granulés plastiques à 35 endroits dans les eaux de l’Escaut, aussi bien à Anvers qu’aux Pays-Bas. Il s’agit de microbilles de plastique produites par l’industrie pétrochimique qui servent de matière première dans la fabrication de produits en plastique. Les chiffres ont de quoi inquiéter. Emporté par le vent, le plastique termine bien souvent sa course dans les rivières et la mer. Selon les Nations unies, 100.000 mammifères marins et 1 million d’oiseaux marins meurent chaque année à cause de déchets qui atterrissent dans la mer.

Heureusement, l’industrie chimique a compris qu’il était temps de passer à l’action. Essenscia, la fédération belge du secteur de la chimie et des sciences de la vie, lance ce jeudi un plan d’action visant à limiter autant que possible le déversement de granulés dans le port d’Anvers et ses environs. Pas plus tard que la semaine dernière, Yves Verschueren, administrateur délégué d’Essenscia, a déclaré dans ce journal qu’il est urgent que nous épargnions davantage notre planète. Pour ce faire, il entend recycler les sacs plastiques, les bouteilles et les pré-emballages utilisés dans l’industrie alimentaire à la molécule près, afin de ne plus polluer les océans.

La société de dragage et d’énergie verte DEME tente de réduire son empreinte écologique depuis des années, mais est désormais passée à la seconde en interdisant le plastique lors des fêtes d’entreprises et autres évènements. La chaîne de supermarchés Colruyt bannira quant à elle tous les sacs plastiques de ses magasins à partir de janvier 2020.

Le message porté par des organisations telles que Antwerpen Schaliegasvrij est donc passé. On ne peut que se féliciter de constater que les mouvements environnementaux trouvent toujours plus de résonnance. Reste que le risque de polarisation existe. Antwerpen Schaliegasvrij s’oppose ainsi à l’arrivée de deux nouvelles « usines à plastique » d’Ineos censées ouvrir en 2024 à Lillo. Il convient toutefois de nuancer : au port d’Anvers, Ineos produira de l’éthylène qui peut certes servir de matière première pour des sacs plastiques, mais également pour des pales d’éoliennes et des matières synthétiques utilisées dans l’isolation.

Dans la problématique qui nous occupe, le coupable n’est donc pas simplement Ineos, sinon les consommateurs et les entreprises qui font en sorte que les sacs plastiques soient encore utilisés à grande échelle. Au lieu de vouloir se débarrasser d’Ineos, il faudrait plutôt en finir avec les sacs plastiques.

Les organisations environnementales doivent comprendre que de nombreuses entreprises sont bel et bien de bonne volonté, tout comme les entreprises doivent prendre conscience que les activistes climatiques insistent sur le sujet à juste titre. Si les deux parties venaient à discuter et à collaborer, de réels progrès pourraient voir le jour.

 

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