Les professeurs qui commencent à enseigner dans l’école juive Benoth Jerusalem à Anvers doivent respecter un recueil intitulé « Directives ». D’après ce document, les enseignants ne peuvent pas parler de certains thèmes et la liste surprend…
« Matière : avec les enfants, on ne parle pas de : sexe, reproduction, politique, religion, racisme, questions personnelles. » C’est par cette phrase que débute le recueil de règles de cette école secondaire israélite.
Les thèmes tabous sont également décrits par cours. Par exemple, en biologie, on ne peut pas parler de la théorie de l’évolution (darwinisme). Pendant les cours de musique, pas question de faire écouter de la musique pop et en géographie, on n’évoque pas la création de la terre et l’univers.
École subventionnée
Cette école située près de la gare centrale est réservée aux filles et tous les membres du personnel sont des femmes. « Les hommes ne sont pas les bienvenus« , explique la professeure qui a divulgué l’information au quotidien Gazet Van Antwerpen. Seuls les rabbins pénètrent dans le bâtiment et rarement le directeur.
L’école Benoth Jerusalem est reconnue par l’enseignement flamand et bénéficie donc de subventions publiques. En 2012, à la suite d’une inspection, l’établissement a reçu un « avis favorable avec réserves« . La gestion en soi ne posait pas de problème, mais les inspecteurs ont constaté des manquements importants en matière d’évolutionnisme, d’éducation sexuelle et des cours scientifiques.
Trois ans plus tard, une nouvelle équipe d’inspection s’est rendue sur place et a jugé qu’on avait pallié ces manquements. Une constatation qui n’est plus à jour si l’on croit les directives qui ont été distribuées fin 2017 à la professeure.
La ministre flamande de l’Enseignement, Hilde Crevits (CD&V), a reçu ces directives et les a transférées aux services de l’inspection de l’enseignement. Elle assure qu’ils vont suivre l’affaire.