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Agence flamande pour l’intégration : moins de réfugiés rime avec moins de personnel
12·08·17

Agence flamande pour l’intégration : moins de réfugiés rime avec moins de personnel

Temps de lecture : 3 minutes
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Huit membres du personnel ont déjà été licenciés en juillet. Et dans un avenir proche, 123 travailleurs pourraient subir le même sort. L’Agence flamande pour l’intégration et l’intégration civique prévoit potentiellement de mettre à la porte une centaine de collaborateurs. Ces licenciements font suite à la baisse de l’afflux de réfugiés. Mais le personnel s’interroge sur l’approche choisie.

Les huit premiers travailleurs ont déjà été mis à la porte en juillet. Parmi eux, une employée a reçu un coup de téléphone lui intimant de venir chercher ses affaires. Elle a certes eu un entretien avec son coordinateur par la suite, mais elle n’a pas appris grand-chose de plus. « Le motif qui justifie mon départ n’est pas clair, car mes évaluations sont excellentes. Tout ce que je sais, c’est qu’il faut faire des économies. »

Le personnel de l’Agence craint que d’autres licenciements suivront. Dans un rapport du Conseil d’administration que s’est procuré De Morgen, la direction pose les choses ainsi : « Il se peut qu’à l’avenir, l’Agii (l’abréviation de l’Agence) emploie 123 personnes de moins. » Cela représenterait un travailleur sur six. Ces 123 employés représentent le budget que le gouvernement flamand a libéré pour créer des postes supplémentaires lors de la crise des réfugiés. L’Agence flamande leur a fait signer un contrat à durée indéterminée, car la date de fin de la crise était imprévisible.

L’Agence flamande pour l’intégration et l’intégration civique aide les nouveaux venus à trouver leur place au sein de la société, notamment en dispensant des cours de néerlandais. Mais à présent que l’afflux de réfugiés diminue, les subsides sont amenés à se tarir. 

« Comme nos ressources ne vont pas disparaître d’un seul coup, nous ne sommes pas en mesure de prévoir combien de licenciements auront lieu, ni quand », affirme Ellen Coopman, la porte-parole de l’Agence. « Un licenciement collectif est impossible, car il signerait l’effondrement de nos services. » Lors du Conseil d’administration, la direction a affirmé qu’il « n’y aurait peut-être pas 123 licenciements “brutaux” ».

Satisfaction

Une partie du personnel exprime son mécontentement, surtout quant à la manière dont les licenciements sont organisés. Leurs droits seraient mieux garantis en cas de licenciement collectif. De plus, l’Agence pourra désormais également licencier des membres du personnel qui y travaillent depuis longtemps et ne font donc pas partie des embauches supplémentaires qui ont eu lieu durant la crise des réfugiés.
Toutefois, l’Agence flamande ne souhaite pas appliquer le principe du « dernier arrivé, premier parti ». « À travers les salons pour l’emploi que nous avons organisés au cours de la crise, nous avons recruté de nombreux talents que nous souhaitons maintenir en poste », justifie la porte-parole, Ellen Coopman. « Nous souhaitons miser le plus possible sur la qualité de notre personnel. »
Parmi les huit collaborateurs licenciés au mois de juillet se trouvait une employée qui travaillait pour l’Agence avant que n’éclate la crise des réfugiés. Elle était déjà engagée par une des vingt ASBL qui ont fusionné en 2014 pour constituer l’Agence.

Après la fusion, l’organisme a dû faire face à la crise des réfugiés. Depuis, il est aux prises avec la charge de travail et l’insatisfaction du personnel. En 2016, une enquête sur le bien-être a mis en lumière le fait qu’il règne au sein de l’Agence davantage de stress, de charge émotionnelle et de tension que dans d’autres organismes similaires. Cette année-là, le chef de service ainsi que le directeur des RH se sont tous deux absentés à la suite d’un burnout.

Pourtant, les villes de Gand et d’Anvers prouvent qu’il est possible de procéder différemment. Elles n’ont pas participé à la fusion à l’époque et disposent de leurs propres services d’intégration civique, IN-Gent et Atlas. Eux aussi sont concernés par des licenciements dus à la baisse de la demande. À Anvers, il s’agit de 29 emplois à plein temps, dont 12 doivent prendre fin avant l’été. « Actuellement, nous ne prévoyons pas de licencier des personnes engagées avant la crise des demandeurs d’asile », affirme Frieke van Zundert, la directrice d’Atlas, le service d’intégration civique d’Anvers.

Du côté d’IN-Gent, ce sont huit collaborateurs qui doivent partir, mais ils travaillaient avec un contrat temporaire. « Étant donné que les moyens qui nous ont été accordés pendant la crise des demandeurs d’asile étaient provisoires, nous avons uniquement proposé des contrats temporaires », explique Koen De Mesmaeker, le directeur d’IN-Gent.

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