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2021, l’année du baby boom
05·01·21

2021, l’année du baby boom

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo by Michal Bar Haim on Unsplash

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Commençons par la mauvaise nouvelle : si nous pouvons enfin repartir en vacances l’été prochain, nous devrons à coup sûr nous farcir un bébé qui chiale dans l’avion pour Alicante. Et si on nous autorise enfin à aller au resto, ce sera sous les hurlements affamés d’un nouveau-né trois tables plus loin. Qu’on se le dise : nous allons être envahis par les Maxi-Cosi et les parents épuisés. 2021 ne sera certainement pas plus calme que 2020, avec les bébés corona qui vont débarquer par centaines.

Nous allons être envahis par les Maxi-Cosi et les parents épuisés

Sinon, évidemment, ce baby-boom est une excellente nouvelle. Je dois bien confesser une certaine jalousie, quand je vois tous ces couples qui s’apprêtent à élever un enfant. Je ne peux toujours pas tenir de bébé dans les bras sans faire les yeux doux à mon mari qui, inquiet, me fait non de la tête. Nous sommes beaucoup trop vieux de toute façon, et cette année, une fois de plus, je me réjouirai du plaisir des autres. Car oui, les petits enfants apportent quelque chose dans ce monde que les grands enfants, et a fortiori les adultes, ne peuvent plus apporter. Leurs petites bouches nous attendrissent quand elles tètent toutes seules en plein sommeil. Ils sentent le savon doux, sauf les jours de brocoli, où ça sent … autrement.

Les grands enfants, c’est génial aussi, je n’en disconviens pas. Mais bon, vous savez ce que c’est, les ados. Les amis qui passent à la maison, les « S’lut ! » pour toute salutation et les pérégrinations vers la chambre à coucher fermée à clé pour bien vous faire comprendre que votre présence n’est ni nécessaire, ni souhaitée. Alors revenons-en aux petits enfants. Quand un copain est invité à la maison, il commence par se poster, le regard curieux, devant vous. « Comment tu t’appelles ? » vous demandera-t-il, avant de déguerpir tout seul aux toilettes pour vous demander, cinq minutes plus tard, de venir lui essuyer les fesses. Autant dire qu’avec eux, les liens de confiance se forgent en un rien de temps.

Pas de souci, pas d’inquiétude, pas d’Île de la Tentation non plus. Un petit enfant, ça rêve de hamsters et de poissons rouges.

Autre chose. Les grands enfants, on ne sait quasiment jamais où ils traînent. Je n’ai jamais vraiment bien compris ce que signifie ce mystérieux « on va se poser avec les potes ». Donc, revenons-en aux bébés. Eux, ils passent leur soirée à s’endormir dans vos bras. Avant le fâcheux déclenchement de leur alarme naturelle au moment délicat du transfert vers le berceau, certes. Quelques années plus tard arrive la phase des histoires avant d’aller au lit. On a beau tenter de sauter un paragraphe, ils ne se laissent jamais berner et ils ne manqueront pas de vous le faire savoir sur-le-champ. Mais après un simple bisou, ils finissent par s’endormir et quand on passe la tête par l’entrebâillement de la porte une heure plus tard, on ne peut pas s’empêcher de sourire en les entendant respirer tout doucement. Pas de souci, pas d’inquiétude, pas d’Île de la Tentation non plus. Un petit enfant, ça rêve de hamsters et de poissons rouges.

Ah, les petits enfants ! Qu’il est facile de les rendre heureux. Une boîte de Lego à 20 euros, c’est la garantie d’après-midis entiers de plaisir : qui ne rêverait pas que les choses demeurent aussi simples toute la vie ? Ils sont toujours beaux, les petits enfants, même lorsque leurs dents semblent se disputer pour avoir la priorité sur les autres. Ils rient souvent, et plus encore : ils gloussent, ils pouffent, ils s’esclaffent si fort de leurs propres blagues que leurs parents s’inquiètent de savoir s’ils arriveront à reprendre leur respiration à temps. Chez les plus de 13 ans, le bonheur total relève du tour de force. Chez les enfants, c’est le quotidien.

Je sais, il faut rester réaliste. La furieuse impuissance d’un parent face à son bébé qui braille ne suscite en moi aucune forme de jalousie. Et maintenant que mon mari et moi ne sommes plus dans la fleur de l’âge, il nous arrive régulièrement de nous affaler dans le fauteuil, lessivés, comme un coureur de marathon qu’on aurait stocké juste après la ligne d’arrivée et emballé dans du papier aluminium. Bien sûr, je sais très bien que les petits enfants sont capables, mieux que quiconque, de nous irriter, de nous casser les pieds, de nous frustrer… inutile de me le faire remarquer. Par contre, ils ne m’ont jamais trahie. Jusqu’à présent, ils m’ont toujours pardonné mes lubies et mes caprices. C’est merveilleux. Plus mes enfants prennent de l’âge, plus je me dis que j’ai dû composer avec eux, avec tous les tracas et les bonheurs que cela engendre, mais eux aussi, ils ont aussi dû me supporter, pour le meilleur et pour le pire.

Bienvenue d’avance à tous les petits humains qui viendront au monde parce que leurs parents n’avaient rien de mieux à faire

Profitez-en, parents à venir, parents imminents, et en 2021, nous aussi, nous profiterons de votre bonheur, en catimini. Bienvenue d’avance à tous les petits humains qui viendront au monde parce que leurs parents n’avaient rien de mieux à faire par ce beau soir d’été et qu’ils avaient fini de regarder la dernière série sur Netflix. Mais aussi parce qu’il y avait beaucoup d’amour entre eux, évidemment. Et surtout, parce qu’il sera toujours impossible de résister à l’appel de la vie.

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