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100 ans des Cantons de l’Est: une population fière d’être Belge
13·01·20

100 ans des Cantons de l’Est: une population fière d’être Belge

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Caterina Berger on Unsplash

Auteur⸱e
Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Il y a 100 ans presque jour pour jour, les cantons d’Eupen et de Malmedy – ce dernier englobant à l’époque celui de Saint-Vith – sont passés sous administration provisoire belge alors qu’ils étaient jusque là sous domination prussienne. Le même jour, le territoire du Moresnet neutre, qui avait été créé quelque 100 ans plus tôt dans la foulée du Congrès de Vienne, a été annexé à la Belgique lui aussi.

Les habitants de la Nouvelle Belgique

Le général Baltia, pourvu des pouvoirs les plus larges à l’instar, pratiquement, d’un dirigeant colonialiste, allait alors « à nouveau » gouverner les habitants de la Nouvelle Belgique, ainsi qu’étaient généralement appelés les habitants de ces territoires, dans le « giron de la patrie belge », comme cela figure dans la proclamation qu’il effectua le 11 janvier 1920 en tant que « haut-commissaire royal », gouverneur des territoires annexés à la Belgique.

le « droit à l’autodétermination des peuples » davantage bafoué que respecté

Pour les Eupenois et les Saint-Vithois, cette proclamation allait marquer le début d’une nouvelle ère, dont les premiers soubresauts allaient être pour le moins tumultueux. Car contrairement à ce que le Président américain Wilson proclama dans son plan en 14 points annoncé pendant la guerre, le « droit à l’autodétermination des peuples » allait être davantage bafoué que respecté, à Eupen-Malmedy comme ailleurs. La consultation populaire, noble principe s’il en est, avait été présentée d’emblée par la Société des nations d’une manière telle qu’elle ne pouvait pas générer d’autre verdict que l’intégration des deux cantons au sein du Royaume de Belgique.

Les Belges de l’Est se sentent aujourd’hui, pour une écrasante majorité, chez eux en Belgique.

On peut débattre aujourd’hui de la question de savoir si le sort des habitants des régions concernées fut plus enviable sous Baltia ou dans les années qui suivirent la fin de son « régime », à l’été 1925, mais le fait est que les Belges de l’Est se sentent aujourd’hui, pour une écrasante majorité, chez eux en Belgique.

Personne ne peut dire aujourd’hui où nous en serons dans 10 ou 20 ans

Ce sentiment d’appartenance à la Belgique s’explique certainement en grande partie par le degré élevé d’autonomie dont nous jouissons, de La Calamine à Ouren. Le processus de transformation d’un État belge autrefois centralisé en un État fédéral n’étant pas terminé, personne ne peut dire aujourd’hui où nous en serons dans 10 ou 20 ans, ni quelles seront alors les compétences du Parlement et du gouvernement de la Communauté germanophone. Nous ignorons même si nous formerons encore une communauté ou une région. Ce que nous pouvons en revanche d’ores et déjà affirmer, c’est que nous ne serons pas aux commandes de ce processus, mais que nous devrons plus ou moins le « subir ».

Ouverture, habileté, patience, ténacité et cohésion

Le 100e anniversaire du 10 janvier 1920 est une bonne occasion de se remémorer la longue route que nous, Belges d’expression allemande, avons dû accomplir pour en arriver là où nous sommes aujourd’hui. Ouverture, habileté, patience, ténacité et cohésion ne sont que quelques-unes des vertus dont ont fait montre des générations de politiciens de Belgique de l’Est afin d’obtenir ce que nous avons obtenu, c’est-à-dire beaucoup de choses. Toutes ces personnes peuvent aujourd’hui être particulièrement fières du chemin parcouru en 100 ans d’une histoire qu’elles auront contribué à écrire.

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