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Sécurité routière : rouler à tout prix, quitte à écraser des enfants
27·08·21

Sécurité routière : rouler à tout prix, quitte à écraser des enfants

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Veit Hammer on Unsplash

Guilhem Lejeune
Traducteur Guilhem Lejeune

À Anvers, deux enfants sont morts sous un camion en traversant un passage piéton, mais l’échevin en charge de la Mobilité et son cabinet n’en démordent pas : si c’était à refaire, le carrefour serait conçu exactement de la même façon. Ils ne peuvent pas faire autrement. Il n’y a pas d’autre solution. À Bruxelles, on nous annonce ensuite que le ministre-président met fin aux projets de prélèvement kilométrique intelligent. Comme la Flandre par le passé. Les esprits ne sont pas encore assez mûrs. Surtout en Wallonie. On a rarement vu une démonstration aussi flagrante de l’impuissance politique, de la peur d’utiliser de grands leviers stratégiques, d’adapter la mobilité afin d’accomplir d’importants progrès en matière de sécurité et de qualité de vie.

121 carrefours dangereux

Hier, l’échevin Koen Kennis (N-VA) a présenté une défense pour le moins étonnante, mais qui, dans sa petite logique technique, n’est pas dénuée de cohérence. Anvers s’attaque un par un aux 121 carrefours dangereux que compte la ville, c’est-à-dire ceux où différents usagers de la route entrent en conflit, et cherche un meilleur équilibre entre fluidité (les voitures) et sécurité (les piétons et les cyclistes). C’est du joli. Ils en sont actuellement à la moitié. Parfois, ils doivent faire l’impasse sur la sécurité parce que les embouteillages deviennent trop importants. Ils accrochent alors un panneau indiquant que l’endroit est dangereux. C’est ce qui s’est produit au carrefour où a eu lieu cet accident. Les deux sœurs n’ont pas vu le panneau, le chauffeur n’a pas vu les enfants. C’est regrettable. Mais il n’y a rien à faire. Il faut bien continuer à circuler. Et donc accepter que des gens se fassent écraser.

Circulation automobile plus sélective

L’une des grandes raisons qui motivait l’instauration d’un prélèvement kilométrique intelligent à Bruxelles, c’était l’ambition de parvenir à zéro tué sur la route. Avant la crise du coronavirus, on dénombrait vingt décès par an dans la capitale. La généralisation des zones 30 devrait aider à faire baisser ce chiffre, mais la ville doit aussi être organisée différemment. La dynamique de la vie et de la mobilité en ville doit évoluer. La circulation automobile doit devenir plus sélective et plus restreinte dans les quartiers. La qualité de vie s’améliore, ce qui demande d’importantes incitations. L’idée de faire payer les automobilistes en fonction des kilomètres parcourus se révèle un remède efficace : d’autres villes l’ont prouvé. En 2019 déjà, Oslo n’avait aucun mort à déplorer sur ses routes. En Norvège, 80 % des enfants doivent se rendre à l’école à pied ou à vélo en toute sécurité.

PS et la N-VA, sur la même longueur d’onde

Mais ce n’est pas le cas de Bruxelles, et encore moins d’Anvers, où l’on préfère chipoter au niveau des carrefours. Ce sont les technocrates qui s’en chargent, et c’est tant mieux, mais lorsque les responsables politiques se retiennent de la sorte, cela cache soit un manque de vision flagrant, soit un cruel manque de leadership. Désormais, Rudi Vervoort retourne sa veste en invoquant lui aussi l’absence de soutien du public. Il n’y a donc aucune assurance que le PS pourra créer l’adhésion nécessaire. Le PS et la N-VA sont sur la même longueur d’onde. Évitez donc de les croire, ceux qui affirment que seule la structure de l’État nous met des bâtons dans les roues. Et dire que ce sont ces mêmes responsables politiques qui vont devoir nous aiguiller à travers les bouleversements climatiques…

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