L’État a le devoir d’aider les entreprises et les travailleurs. Non pas à mener leurs combats d’arrière-garde, mais à se préparer aux opportunités de l’économie d’après-Corona.
De tous les secteurs, c’est l’horeca qui a le plus souffert de la crise du coronavirus et des mesures de confinement. Les fournisseurs de l’horeca, eux non plus, n’ont pas été épargnés. Dans le lot, près d’une entreprise sur quatre flirte avec la faillite. Lorsque les cafés et les restaurants pourront rouvrir leurs portes (quand cela ?), l’activité ne reprendra pas comme avant du jour au lendemain. Certains ne survivront pas à la crise, et dans le secteur, de nombreux emplois passeront à la trappe.
Pour les travailleurs, l’incertitude est grande. Vont-ils retrouver leur emploi ? Où vont-ils devoir chercher un autre boulot ? Dans ce cas, il faudra qu’ils développent de nouveaux talents.
190 millions d’euros supplémentaires en formation, surtout pour l’apprentissage de compétences numériques.
Le gouvernement flamand entend bien leur donner un coup de main, puisqu’il va investir 190 millions d’euros supplémentaires en formation, surtout pour l’apprentissage de compétences numériques. Ceux qui voudront tenter leur chance dans d’autres domaines auront également l’occasion de le faire. Ce coup de pouce des pouvoirs publics sera pour les personnes qui auront perdu leur emploi une aide structurelle qui produira un rendement sociétal.
C’est plus judicieux que l’approche consistant simplement à leur glisser quelques billets supplémentaires dans la main. L’intention est aussi très différente aussi de l’idée d’Ecolo consistant à distribuer à chaque jeune une prime de 460 euros, mesure (presque) sans aucun rendement sociétal ou économique durable.
Intention très différente de l’idée d’Ecolo
Distribuer l’argent à pleines mains, juste pour plaire à la population, ce n’est pas une politique. Avec les maigres moyens dont ils disposent, les pouvoirs publics doivent viser plus haut. Ils doivent aussi créer des avantages économiques, sociaux, etc. à plus long terme.
D’après le gouverneur de la Banque Nationale, Pierre Wunsch, qui décrivait lundi la situation économique actuelle, la crise du coronavirus n’a pas jusqu’ici lésé gravement le pouvoir d’achat des ménages. Au contraire, ces derniers mois, les ménages ont alimenté leurs comptes d’épargne de 22 milliards d’euros. Tant mieux, car s’ils cassent leur tirelire une fois le coronavirus maîtrisé, l’économie pourra tirer profit de cette impulsion bienvenue. Il est donc absolument inutile que les pouvoirs publics distribuent aux ménages de l’argent qui ne servira qu’à alimenter les comptes d’épargne.
Il est absolument inutile que les pouvoirs publics distribuent aux ménages de l’argent qui ne servira qu’à alimenter les comptes d’épargne.
Pour Pierre Wunsch, la principale difficulté consistera à absorber la vague de faillites et de pertes d’emploi qui pourraient faire suite au démantèlement des mesures temporaires de soutien. Mener de difficiles combats d’arrière-garde n’a guère de sens. Mieux vaut aider les entreprises et les travailleurs à se tourner vers des activités d’avenir. C’est là que l’État doit intervenir.
La crise du coronavirus a eu un impact un peu moins pénalisant que prévu, même si, selon les estimations de la Banque Nationale pour l’année en cours et l’année prochaine, la crise se traduira par 100 000 disparitions d’emplois.
L’emploi devrait reprendre dès le quatrième trimestre 2021. À condition que nous soyons prêts à saisir les opportunités nouvelles.