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16·02·17

Zaventem: vers un aéroport international de Flandre ?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) xpats

Le vacarme autour de « Brussels International Airport », en raison des normes sonores toujours plus strictes décrétées par le gouvernement bruxellois, a suscité dernièrement un grand nombre de tweets de la part de Thomas Roggeman, président des Jeunes N-VA. Sa position ? Faute de loi sur la navigation aérienne sur le plan fédéral, la Flandre n’a qu’à décréter sa propre législation en la matière. La Wallonie peut en faire de même pour les aéroports de Charleroi et de Liège. La politique actuelle induit selon lui une distorsion de la concurrence entre les divers aéroports concernés et, jusqu’à preuve du contraire, Zaventem se trouve encore sur le sol flamand.

Rudi Vervoort (PS), ministre-président de la Région bruxelloise, ravive délibérément les tensions du conflit aéroportuaire. Le CDH, parti de Céline Frémault, ministre au gouvernement bruxellois, plaide catégoriquement pour un rétrécissement de l’aéroport. Que cette mesure engendre des milliers de pertes d’emplois, y compris pour les Bruxellois, n’importe manifestement guère aux yeux des démocrates-humanistes.

François Bellot (MR), ministre fédéral, n’a pas encore déposé de projet de loi afin d’établir la sécurité juridique des routes aériennes. Dans le même temps, la réduction de « Brussels International Airport » offre au gouvernement l’opportunité d’élargir « Brussels South », à Charleroi.

Le conflit, outre les aspects liés aux nuisances sonores et au cadre de vie, revêt également une forte connotation politique. Roggeman estime qu’une concurrence loyale entre aéroports ne pose en soi aucun problème, mais que la politique actuellement menée est détournée à des fins de concurrence déloyale. Il est dès lors grand temps d’enfin transférer les compétences en matière de navigation aérienne du fédéral au régional. Cela fait 17 ans que les gouvernements successifs se penchent sur la question en vain, en raison d’opinions diamétralement opposées entre la Belgique francophone et la Flandre.

En cause ? Les règles d’usage des pistes de décollage et d’atterrissage et les trajectoires aériennes empruntées. Celles-ci déterminent, en fonction des conditions météorologiques, les zones survolées et, de fait, les nuisances sonores causées. Faute d’ancrage juridique, ces normes de vent et de pistes font l’objet d’innombrables contestations judiciaires, de revirements de situation fréquents et instillent le doute tant chez les riverains que du côté des compagnies aériennes.

Si ces compétences venaient à relever des régions, ces dernières pourraient définir les normes de vent et l’usage des pistes des aéroports qui se trouvent sur leur territoire. Cette optique s’inscrit dans les plans prônant l’intégration des contrôleurs aériens européens du “Functional Airspace Block Europe Central » (FABEC, Bloc d’espace aérien fonctionnel en français). Ce bloc existe depuis 2012, en vertu d’un traité signé en 2010 auquel 6 pays ont adhéré : la Belgique, l’Allemagne, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse. La collaboration qui existe déjà à l’heure actuelle entre Belgocontrol et les aéroports régionaux démontre également qu’une structure régionale peut fonctionner à merveille.

À en croire Roggeman, l’aéroport de Zaventem n’a d’avenir que s’il passe sous le giron flamand. “Brussels International Airport” est détenu à hauteur de 25% + 1 action par l’état fédéral. Le transfert vers la Flandre et, ce faisant, la régionalisation des normes de trafic aérien constitue l’unique garantie d’une répartition équitable des nuisances. À Bruxelles et dans le Brabant flamand, les demandeurs sont nombreux. En tant que deuxième moteur économique de la région, l’aéroport contribuerait ainsi à accroître la visibilité de la Flandre sur la scène internationale.

Bruxelles s’est ouvertement positionné contre “Brussels International Airport”. Dès lors, pourquoi ne pas le rebaptiser “Flanders International Airport”? Un aéroport du même nom existe déjà à Wevelgem, dans le Courtraisis. Reste à espérer que les Flamands, d’une manière ou d’une autre, trouveront la parade.

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