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Une secousse arrive rarement seule, même dans les Cantons de l’Est
18·09·20

Une secousse arrive rarement seule, même dans les Cantons de l’Est

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Crédit Denis Closon / Isopix

Auteur⸱e
Laurence Hamels
Traductrice Laurence Hamels

Les bombes politiques ne sont pas légion dans les Cantons de l’Est. Or, dans cette région exiguë qui semble tout sauf imprévisible, les dates du 14 et 15 septembre 2020 sont entrées dans les annales, et ce, à quelques jours seulement du centenaire de notre incorporation à la Belgique.

En annonçant sa démission, Harald Mollers (ProDG) a volé la vedette au CSP. Lundi en début de soirée, ce dernier avait déclaré dans un communiqué passé presque inaperçu, la fin de la brève ère de Colin Kraft, tête de liste de ce groupe au sein du Parlement de la Communauté germanophone (PDG).

« Harald Mollers appuie sur le détonateur », écrit notre collègue Christian Schmitz à propos de la décision du ministre en charge de l’Enseignement de se retirer de sa fonction et de la politique. Certes, bien que certains signes de lassitude se soient manifestés dès la fin de la dernière législature, l’annonce a surpris. Toutefois, les raisons qui sous-tendent sa décision interpellent particulièrement. D’après Harald Mollers, la nature et le ton du débat politique, de sa couverture médiatique ainsi que des débats publics, en particulier dans les « nouveaux médias », ont dépassé certaines limites. Il ne veut plus avoir à subir cela et désire protéger sa famille et ses proches. « Cette évolution me fait peur », a-t-il déclaré.

Dans le contexte de l’actuelle crise du coronavirus, cela est tout à fait compréhensible. L’homme politique, qui a été ministre au service du peuple germanophone pendant onze ans, est fier de ne pas s’accrocher à son siège coûte que coûte. Oliver Paasch, son « chef », le ministre-président, membre du même parti, se serait sûrement bien passé d’une telle démission en cette période. Lors d’un entretien accordé fin août, il a paru fatigué lui aussi. Et pour cause : cette année, après un printemps plus que mouvementé, des vacances auraient été les bienvenues.

En ces temps exceptionnels, tout comme les autres décideurs politiques, Oliver Paasch a senti que le vent contraire devenait plus cinglant et que notre société était « en plein fractionnement », selon les termes de Harald Mollers. Idéalement, il conviendrait de colmater les fissures. Encore faudrait-il que les deux bords confluent, conformément aux lois de la physique. Mais pour l’heure, cela ne semble pas être le cas. En effet, les deux parties  campent sur leurs positions et n’envisagent nullement d’aller l’une vers l’autre.

Au parti social-chrétien (CSP), la tendance semble être au rapprochement et à l’adoucissement. Lors de la campagne électorale et au début de la nouvelle législature, plus d’un s’était indigné du ton acerbe entendu dans les rangs du groupe parlementaire du CSP. Colin Kraft, tête de liste pour le PDG, était particulièrement adepte du « nouveau style ».

Désormais, Jérôme Franssen sera le nouveau (ex) chef de groupe du plus grand parti de l’opposition du PDG. Il y a quelques semaines déjà, le parti autrefois le plus fort des Cantons de l’Est avait annoncé son intention d’élire « un nouveau président […] ». En effet, Pascal Arimont, qui était encore président à l’époque, a annoncé son souhait de « faire un pas de côté ». Jérôme Franssen qui, après les élections au PDG, avait perdu en influence au sein du parti et surtout du groupe parlementaire, reprendra le flambeau. L’approbation de la base semble être acquise.

Bien que sa nomination ne soit pas encore « confirmée », Jérôme Franssen deviendra le nouvel homme fort du CSP. Lors de la crise du coronavirus, la majorité de la Communauté germanophone avait déjà félicité le CSP pour son « travail constructif ». On peut supposer qu’avec Jérôme Franssen, les braillements en provenance des rangs du CSP seront moins fréquents. Il reste à espérer que ce parti poursuivra sa politique d’opposition forte. En effet, le débat politique se nourrit de la lutte opiniâtre pour les solutions plus pertinentes et il se passe bien de polémiques et de tapage superflu.

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