Si le Vlaams Belang accède au pouvoir en 2024, la première chose qu’il fera sera de négocier un accord avec les francophones sur l’indépendance de la Flandre, a déclaré le président du parti, Tom Van Grieken, mardi soir devant un public de nationalistes flamands.
« Mes intentions si j’obtenais une majorité flamande au niveau national : faire une déclaration de souveraineté unilatérale depuis le Parlement flamand, mais elle entrerait seulement en vigueur en 2029. Alors, nous dirons aux francophones : soit nous nous asseyons autour de la table pour parler, soit nos chemins se séparent en 2029. Et si c’est un compromis qui se dégage, en tant que nationaliste flamand, il faudra bien que je l’accepte. »
En donnant cette réponse, le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, a tenté de réfuter les questions critiques sur sa crédibilité, posées mardi soir à l’occasion du dîner de sponsoring du site web nationaliste flamand Doorbraak.be. Il est intervenu après l’invité d’honneur : le ministre-président flamand, Jan Jambon (N-VA).
Tom Van Grieken a notamment évoqué une « implosion du système belge ». « Mais une implosion n’est pas chose aisée, vous savez », lui a indiqué l’ancien animateur de radio Jean-Pierre Rondas. « Elle comporte des volets internationaux et des obstacles juridiques. Comment comptez-vous gérer cela ? »
Un élément d’autocritique
Tom Van Grieken n’a pas approfondi cette dernière question. Mais, devant un public composé essentiellement de nationalistes flamands portés vers la N-VA, il n’a pas manqué de mettre toutes voiles dehors pour se profiler en interlocuteur fréquentable, chose dont de nombreux participants au dîner doutent encore fortement. « Le Vlaams Belang doit devenir un parti nationaliste au pouvoir », a souligné Tom Van Grieken. « Il ne faut pas dire ça juste pour faire de la promo, il faut aussi être sincère. C’est un élément d’autocritique. Je trouve aussi que notre parti pourrait être un peu plus adulte. »
« Je sais déjà comment mener la propagande et orienter un débat, mais à présent, je veux connaître le fonctionnement d’un parti au pouvoir »
Le président du Vlaams Belang a également tenté à plusieurs reprises d’en convaincre le public en avançant quelques exemples. « Je sais déjà comment mener la propagande et orienter un débat, mais à présent, je veux connaître le fonctionnement d’un parti au pouvoir. Je suis même déjà allé parler avec d’anciens chefs et collaborateurs de cabinets de l’Open VLD, du CD&V et de la N-VA, des gens qui savent comment un conseil des ministres fonctionne. Et nous devons investir dans du personnel politique. J’ai déjà promis que chacun de nos groupes parlementaires bénéficierait bientôt de dix collaborateurs universitaires. »
Pas de tête-à-tête avec De Wever
Tom Van Grieken a terminé son intervention en étant pleinement conscient qu’une participation au pouvoir n’est en réalité toujours pas à l’ordre du jour pour le Vlaams Belang. « Bien sûr, il faut recueillir cinquante pour cent des suffrages au Parlement flamand pour pouvoir faire une déclaration de souveraineté », a-t-il précisé. « J’ai mené beaucoup de discussions, mais il y a un rendez-vous que je n’ai pas réussi à décrocher et qui m’est systématiquement refusé : celui avec le président de l’autre parti nationaliste flamand, Bart De Wever. Alors, je suis vraiment dépité quand j’apprends qu’il va manger en public avec le président de Vooruit, Conner Rousseau. »