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Querelles nationales au sein de la coalition anversoise de Bart De Wever
12·10·21

Querelles nationales au sein de la coalition anversoise de Bart De Wever

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Image par Johan AT de Pixabay

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Depuis des semaines, une rumeur circule. Il paraîtrait que l’Open VLD souhaiterait quitter la majorité anversoise. Le président des libéraux flamands, Egbert Lachaert, réagit pour la première fois à cette campagne sourde. « Il avait été convenu, dans l’accord de majorité, que notre parti recevrait un deuxième échevin. Le bourgmestre aime à répéter qu’il est un homme de parole. Qu’il le prouve. »

À partir de janvier 2022, l’Open VLD disposera de deux échevins au lieu d’un seul au collège de la Ville d’Anvers, car c’était ce qui était convenu entre la N-VA, l’Open VLD et Vooruit au début de la législature. Pour l’Open Vld, qui ne dispose que de 2 sièges sur 55 au conseil communal, c’était un coup dans le mille. Ce sera normalement Willem-Frederik Schiltz (Open Vld) qui déchargera l’échevin Karim Bachar (Vooruit) du portefeuille de l’Intégration.

Trop jeune et pas assez loyal

L’arrivée de Schiltz dans l’exécutif anversois ne fait pas sourire au sein de la N-VA, notamment en raison de son manque d’expérience. Mais selon nos sources, avant même son entrée en fonction, on s’interroge surtout sur sa loyauté. « Comment travailler avec lui ? Actuellement, l’entente est plutôt bonne au sein du collège. » Concrètement, ce que la N-VA a du mal à avaler, c’est la décision de la ministre flamande Lydia Peeters (Open Vld) de transformer la Turnhoutsebaan (une voie régionale) en rue cyclable. Ce geste est considéré comme une attaque en règle contre l’échevin anversois de la Mobilité Koen Kennis (N-VA). Et c’est Schiltz qui est soupçonné d’avoir pris cette décision en coulisses. Les socialistes, quant à eux, estiment que la démarche de Schiltz manque d’intelligence. « Il attise le feu à un moment où la haine et la méfiance de Bart De Wever envers l’Open Vld sont à leur paroxysme. »

Un coup de poignard dans le dos

Et c’est ainsi que nous assistons à un ruissellement de la politique nationale dans la politique locale. Comme chacun sait, le président de la N-VA a mal digéré la formation fédérale. Dans une interview accordée – pour la première fois en sept ans – au quotidien De Standaard, il démontre que la pilule n’est toujours pas avalée. De Wever y explique que lors de la formation du gouvernement fédéral, les libéraux lui ont planté un coup de poignard dans le dos pour obtenir les clés du Seize. « Je ne fais plus d’illusions sur cet Open Vld-là, affirme-t-il. Sous cette présidence-ci, je ne peux pas discuter avec ce parti, il y a des limites à tout. Combien de fois encore devrais-je me montrer vulnérable ? »

Cette interview a suscité une certaine nervosité chez les libéraux, qui avaient plutôt adopté un profil discret quant aux rumeurs sur les querelles anversoises. « Nous n’avons pas l’intention de renégocier un accord datant du début de la législature, fait savoir le président de l’Open VLD. Tout le monde s’est engagé pour le meilleur et pour le pire. Le bourgmestre De Wever aime à répéter à tout vent qu’il est un homme de parole. Qu’il le prouve ! Et ce n’est pas parce que le début de la législature a été plus favorable à Vooruit qu’à nous qu’il faut tout à coup remettre en question la modification convenue. Lorsqu’on revient sur des accords conclus en début de législature, on manque à sa promesse. »

Et Egbert Lachaert de faire remarquer que pendant la formation au fédéral, plusieurs partis se sont opposés à l’attribution d’un portefeuille ministériel à Theo Francken. « Pour De Wever, c’était un point de rupture. Pourtant, aujourd’hui, il fait exactement la même chose avec Willem-Frederik Schiltz. » Le président libéral demande cette semaine plus de clarté à propos de la nomination de Schiltz et souhaite que les papiers soient signés cette semaine-ci encore. Si Schiltz n’est pas accepté par la N-VA ou par Vooruit, l’Open VLD siégera désormais dans l’opposition.

Quid des socialistes ?

Vooruit n’entend pas trop se mêler à cette histoire, bien qu’ils aient évidemment aussi leur mot à dire dans la coalition. Il faut dire que les socialistes ont tout à gagner à siéger dans une coalition sans l’Open VLD. Ceci signifierait en effet un échevin de plus pour le parti. « Si nous recevons davantage que ce que nous avons actuellement, c’est bon pour nous, fait-on savoir dans le parti. Cependant, des accords ont été conclus, et nous tenons à les honorer. »

Mathématiquement, l’Open Vld n’est pas nécessaire à la coalition. Il n’est pas impossible que les libéraux flamands, depuis les bancs de l’opposition, recherchent avec d’autres partis une alternative à De Wever et à la N-VA pour 2024. En arriveront-ils à ce point ? « Peut-être font-ils un peu trembler les libéraux pour que Schiltz se calme un peu ? », avance une source interne.

Un politique anversois fait remarquer autre chose encore : « Au parlement flamand, j’ai entendu Willem-Frederik Schiltz défendre bec et ongles le décret de Bart Somers visant à faciliter les changements de coalition au niveau local. Ce serait ironique qu’il en devienne la victime. »

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