Le nouvel exécutif flamand l’avait annoncé depuis son lancement: le gouvernement Jambon sera un gouvernement d’économies. Aucun secteur n’est a priori épargné, et pourtant, les coupes prévues au sein des organismes de prévention de santé en ont étonné plus d’un.
La surprise a suscité une vague d’indignation: le secteur de la prévention en matière de santé va être privé de 2,3 millions d’euros. Différents organismes liés aux autorités flamandes vont devoir fonctionner avec 6% de subsides en moins. Parmi eux on retrouve notamment Sensoa, actif dans la prévention de la santé sexuelle, l’Institut flamand pour une vie saine, le Centre d’expertise pour l’alcool et les stupéfiants, ou encore le célèbre Institut de médecine tropicale à Anvers.
Chacun de ces organismes va devoir annuellement se passer de plusieurs centaines de milliers d’euros. Le ministre flamand du Bien-être, le CD&V Wouter Beke s’est toutefois voulu rassurant: 9 millions et demi d’euros seront investis dans de nouveaux projets. Mais pour les acteurs de terrain, la pilule est très dure à avaler. Beaucoup trouvent la démarche illogique: raboter d’un côté, pour investir de l’autre, d’autant que les organisations concernées ont globalement prouvé leur efficacité, malgré un manque de financement déjà criant, et du personnel qui travaille souvent bénévolement.
La surprise ressentie par le secteur est due au fait que ces mesures n’avaient pas été précisées par Wouter Beke lors de la présentation de son programme. Le ministre avait alors déclaré que ses priorités iraient notamment à la prévention du cancer, des maladies sexuellement transmissibles, des problèmes d’addiction ou d’alimentation. Des secteurs qui sont tous directement affectés par ces économies.
La coupe de trop
La prévention du suicide est, elle aussi, concernée par les économies budgétaires. Et c’est sans doute la mesure qui a le plus suscité de critiques. La Flandre est en effet une région où le taux de suicide est particulièrement élevé. Chaque jour, en moyenne 27 Flamands font une tentative de suicide. Environ trois mettent effectivement fin à leur vie. Des chiffres alarmants, qui concernent surtout des jeunes, et qui font de la Flandre l’une des moins bonnes élèves en Europe.
La suite de la chronique de Joyce Azar sur le site de la RTBF