La semaine qui commence va être déterminante pour votre avenir. Cette phrase vous fait penser au coronavirus, pas vrai ? Bien sûr, il faut espérer que les dernières mesures prises suffiront à interrompre la diffusion exponentielle de ce virus. Nous devrons un jour nous interroger sur l’ampleur des dégâts économiques et humains qui auraient pu être évités si un gouvernement fédéral de plein exercice avait pu être constitué plus tôt. Pour chaque objection, pour chaque exigence, pour chaque véto d’alors, il y aura un prix à payer.
Reconstruction
Cela dit, l’événement qui va se dérouler cette semaine est bien plus important que la lutte contre le virus dans notre pays : il s’agit de l’élection du prochain président des États-Unis. L’impact de cette élection peut nous paraître très lointain. De l’ordre du spectacle, du divertissement. Pourtant, rien n’est moins vrai. Lorsque nous serons définitivement parvenus à maîtriser ce virus – vers la fin de l’an prochain – il faudra que nous nous soyons préparés à reconstruire tout ce qui aura été perdu. Nous devrons tenter de redresser la situation, malgré l’immense aggravation de notre endettement, malgré les dégâts subis par une économie très différente de sa situation d’avant pandémie, et malgré une marée d’âmes blessées, d’avenirs brisés et de relations froissées. Cet avenir-là, nous devons commencer à le préparer dès aujourd’hui. Et c’est une entreprise dans laquelle notre lointain voisin américain joue un rôle important.
Prospérité et commerce international
En effet, la gestion du Brexit dépendra de l’élection américaine, puisque Boris Johnson lorgne par-delà l’océan avant d’avancer son offre définitive. Il espère une réélection de Donald Trump, persuadé d’avoir alors de meilleures cartes dans son jeu. Le résultat de l’élection influencera aussi le redressement de notre prospérité, au sens général. Car si le repli sur soi peut certes engendrer quelques succès de courte durée, la vraie prospérité naît du commerce international, ce qu’a amplement démontré l’Union économique européenne. Sur le plan mondial, le futur président des États-Unis privilégiera-t-il la conclusion d’accords ou le conflit ? C’est que la sécurité internationale dépend dans une large mesure des possibilités de coopération militaire et humanitaire. L’influence de l’élection présidentielle se fera sentir jusque dans le choix des films et des séries télévisées qui seront diffusées chez nous.
Extrême dépendance de l’UE
Il est parfaitement légitime d’apprécier le style et la manière du président Trump. Voire d’espérer discrètement qu’émerge en Europe une version locale de cet imprévisible homme politique. Mais la réélection de Donald Trump outre-Atlantique ne sera en aucun cas un facteur positif pour notre avenir, notre bien-être et notre prospérité. Notre extrême dépendance à l’égard du choix qu’exprimera demain le citoyen américain, entre un clown et un endormi, en dit long sur notre propre situation : malgré son rôle économique majeur, dans le monde actuel, l’Europe ne parvient pas à boxer dans sa catégorie, ni sur le plan politique, ni sur le plan culturel. C’est une situation à laquelle nous pouvons remédier. Pour l’élection présidentielle, nous ne pouvons qu’espérer.