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22·01·18

Nos bourgmestres et échevins se prennent trop souvent pour des entrepreneurs

Des irrégularités auraient été commises lors de la construction du Ghelamco Arena à Gand. C’est en tous cas ce qu’affirme Ignace Vandewalle dans un livre qui doit paraître cette semaine. L’auteur y suggère qu’il n’y a eu aucune concurrence dans la procédure d’appel d’offres pour le projet comme l’exige pourtant la loi. Une suggestion qui secoue le monde politique gantois à neuf mois des élections communales. 

À Gand, l’administration est à nouveau sous le feu des critiques. Après l’affaire Optima, les acrobaties financières de Geert Versnick, l’indignation suscitée par la rémunération des administrateurs de Publipart et le dossier Telenet, voici celui de la Ghelamco Arena. Il s’agit plus précisément d’une loge dans le stade La Gantoise. Propriété de la ville de Gand, elle est utilisée par des responsables politiques et des services communaux aux frais du contribuable. Hormis, dans une certaine mesure, en ce qui concerne Optima, cette succession de petits scandales est sans grande importance. Idem pour les notes de frais liés à l’utilisation de la loge du stade. Échelonnées sur plusieurs années, les sommes en question ne sont pas colossales. Mais pas négligeables pour autant.

Le véritable problème mis en évidence par cette affaire de la loge, c’est que les responsables politiques (pas uniquement à Gand) se sentent à l’aise dans une zone grise qu’ils devraient justement éviter. Et pour ne rien gâcher, ils ont le chic pour rendre les choses encore pires qu’elles ne sont. Ils sont en effet passés maîtres dans l’art de tenter de justifier des cas limites avec une maladresse extrême. Rappelons, pour mémoire, certaines réactions au scandale du restaurant ‘t Fornuis, à Anvers : « trop ridicule pour être commenté » et « je ne vois pas le problème ». Même son de cloche à Gand, où on avance que sinon, « il aurait fallu aller au restaurant ». Pour paraphraser Louis Tobback : il est tout à fait possible de mener des négociations dans un bureau, autour d’une tasse de café ou d’un verre d’eau. Et pour les réunions, nul besoin de se rendre systématiquement dans un restaurant étoilé ou d’aller voir un match de foot en partageant un repas et quelques verres, comme c’est souvent le cas dans le monde des affaires. Car les bourgmestres et échevins sont certes à la tête d’une grande entreprise, mais ils ont trop souvent tendance à se comporter comme des patrons, ce qu’ils ne sont pas. Avec tout ce que cela comporte de privilèges, de rémunérations cumulées et de notes de frais. Et en consommant un peu plus qu’une petite bière dans un gobelet en plastique et un hamburger lorsqu’ils vont voir un match de foot.

Or il convient de rappeler une différence essentielle. Les hommes d’affaires génèrent leurs propres revenus, tandis que les responsables politiques sont payés par la collectivité, par l’argent des citoyens, qui doit être dépensé utilement et dans leur intérêt. Si le fait d’investir dans la loge d’un stade de football est légitime, qu’ils le disent, qu’ils le prouvent. Sans chercher à minimiser l’affaire en arguant qu’elle est « petite et éloignée de la ligne médiane ». Pour citer librement un auteur gantois : on se demande parfois pourquoi diable les responsables politiques marquent forcément contre leur camp dès qu’ils en ont la possibilité. Il suffirait d’avoir des pratiques normales, ce qui, a priori, est très loin d’être le cas aux yeux du citoyen lambda.

Pour en savoir plus sur cette affaire, écoutez la chronique de Baptiste Hupin (La Première)

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