Melikan Kucam est lourdement condamné pour son rôle dans les opérations de sauvetage de chrétiens syriens. L’affaire, particulièrement délicate pour Theo Francken (N-VA), démontre la nécessité de procédures plus transparentes.
Ce n’est pas tous les jours que Francken laisse passer une chance d’apparaître à la télévision, mais hier, il s’est limité à une brève communication écrite. La condamnation de Kucam, accusé de trafic d’êtres humains, constitue une fameuse épine dans le pied de l’ancien secrétaire d’État. Jusqu’à présent, Theo Francken avait préféré ne pas trop s’exprimer sur cette affaire. Désormais, il n’y a plus de doute : le tribunal a confirmé que l’homme était bel et bien coupable et qu’il se faisait grassement payer en échange d’une place sur la liste des chrétiens syriens à sauver. Ce qui fait encore plus mal à Francken, c’est que l’homme en question est du même parti que lui et qu’il a reçu pour ainsi dire carte blanche de son cabinet.
Conséquences politiques limitées
Bien entendu, cela fait quelque temps que Francken n’est plus secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration et les conséquences politiques de cette affaire resteront, en définitive, limitées. Il n’a, en effet, plus aucune responsabilité à assumer, ce qu’il a très clairement fait comprendre hier. Juridiquement, rien ne peut l’accabler. Mais politiquement, c’est une autre affaire. Un secrétaire d’État est responsable du fonctionnement de son cabinet, comme l’a encore rappelé récemment Theo Francken depuis les rangs de l’opposition.
Non seulement le cabinet a fait confiance à une mauvaise personne, mais il a aussi nié tous les signaux d’avertissement. Il n’a tout simplement effectué aucun contrôle. C’est préoccupant. D’autres organisations avaient aussi mis des noms de demandeurs d’asile à sauver sur des listes, mais elles avaient respecté les règles et les dossiers qu’elles ont introduits étaient généralement en ordre. En ce qui concerne les Syriens qui ont suivi la voie Kucam, en revanche, il y en a beaucoup plus dont on ne retrouve plus la trace. L’alarme aurait dû sonner beaucoup plus tôt.
Procédures plus strictes
Depuis cette affaire, le successeur de Theo Francken, Sammy Mahdi (CD&V), est en train d’établir des procédures plus strictes, et c’est la principale conclusion politique qu’il y a à tirer de cette condamnation. En ce qui concerne Francken, c’est surtout son image qui en prend un coup. Il peut aussi être certain que la prochaine fois qu’il exigera qu’un ou une membre du gouvernement assume la responsabilité du fonctionnement de son cabinet, on lui renverra cette affaire à la figure. Et ce sera tout à fait justifié.