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Les enfants de djihadistes, un trésor électoral pour le Belang et la N-VA
07·02·20

Les enfants de djihadistes, un trésor électoral pour le Belang et la N-VA

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) PublicdomainPictures via Pixabay

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Avoir des enfants coûte cher, inutile d’épiloguer là-dessus. Le prix d’une maison, même. Et ce ne sont pas les seules allocations familiales qui viendront compenser ces dépenses. Sauf si, comme l’affirme le ministre-président flamand Jan Jambon, on est un parent demandeur d’asile qui, après des années de procédure, parvient à se faire verser de telles sommes rétroactivement. On peut alors s’acheter un appartement une chambre. S’il s’agissait là d’une fake news, nombre de citoyens en ont retenu que la Belgique est aux petits soins avec de nouveaux arrivants qui n’ont jamais cotisé, alors que les braves travailleurs devraient se réjouir si un montant à quatre chiffres figure sur leur pension mensuelle.

« Cinq cent mille euros, avec les intérêts »

Imaginez donc l’indignation publique que susciterait, d’ici trois mois, le versement d’un montant virtuel de cinq cent mille euros — allongés par le contribuable — sur le compte de chacun des dix enfants de combattants de Daech en Syrie ! Tout cela parce que notre gouvernement d’affaires courantes n’a toujours pas récupéré ces tout-petits du camp où ils continuent à souffrir du froid et de la faim. Cinq cent mille euros, avec les intérêts… De quoi se payer un studio avec vue sur la mer arrivé à 21 ans. Il ne s’agit pour l’instant que d’une vue de l’esprit, non de la réalité, mais pour la N-VA et, surtout, pour le Vlaams Belang, cette image vaut de l’or en cas d’élections anticipées au printemps ou après les grandes vacances. L’idée selon laquelle les dix petits Belges les plus chers de Belgique sont le fruit d’un père et d’une mère qui ont tous deux fait allégeance à l’idéologie de l’État islamique, sont allés jusqu’à commettre des meurtres et méprisent profondément la Belgique et ses contribuables : en campagne électorale, voilà de quoi apporter de l’eau au moulin de Dries Van Langenhove, Tom Van Grieken ou Theo Francken s’ils savent faire preuve ne serait-ce que d’un peu d’habilité.

Difficile retour

À la mi-décembre, un juge de Bruxelles a en effet obligé l’État à organiser le retour de dix enfants belges en Syrie sous peine d’astreintes après une période de six semaines. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Sur le principe, le gouvernement résiduel Wilmès souhaite les ramener au pays — à raison : aucun d’entre eux n’a demandé à être né là-bas, encore moins de ces parents-là. Contrairement à ces derniers, ce sont des victimes et non des coupables. Mais en pratique, ce retour n’est pas une sinécure : la Syrie est une zone de guerre.

L’impasse

Le gouvernement est dans l’impasse. Soit il met tout en œuvre pour rapatrier ces enfants. Le problème, c’est que les Syriens demandent que leur mère les accompagne, ce que refuse la Belgique. À juste titre : il s’agit de femmes qui sont en guerre idéologique contre notre pays et qui ne s’y intéressent que lorsqu’elles peuvent bénéficier sans vergogne de ses avantages sociaux. Soit le gouvernement refuse de faire des concessions, auquel cas, au rythme de 5 000 euros par jour de retard et par enfant, les astreintes risquent d’atteindre des sommes astronomiques. Ces montants sont absurdes, mais ils risquent aussi de nourrir chez nombre de Flamands des désirs de vengeance — peut-être jusque dans les urnes.

L’État belge a fait appel de cette décision. Le juge qui sera amené à se prononcer n’a pas seulement une responsabilité judiciaire, humaine et sociale : si Koen Geens échoue lui aussi à former un gouvernement, son appréciation peut également avoir un impact électoral. Retenus dans le camp d’Al-Hol — où il va geler ce week-end — ces pauvres bambins sont bien loin de ces vicissitudes.

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