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15·03·18

Le ministre Sven Gatz, féministe engagé ou capricieux invité ?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Commons Wikimedia

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Le désistement de Sven Gatz, ministre flamand de la Culture (Open Vld), cinq minutes après l’ouverture d’un débat politique auquel il devait prendre part, n’a pas fini de faire couler de l’encre. “En l’absence de femmes, un débat politique n’en est pas vraiment un”, a glissé l’intéressé sur Twitter juste après avoir posé un lapin aux organisateurs. La modératrice Nora Sleiderink, rédactrice en chef de la revue Veto, grince des dents : “Le ministre Gatz faisait des siennes depuis un petit temps. Il souhaitait d’autres sujets de discussion, davantage de temps de parole, bref, un traitement de faveur. Dès lors qu’il n’a pas obtenu satisfaction, il a pris la décision de se désister.”

À Louvain, l’amphithéâtre bien garni, peuplé à ras bord d’étudiants prêts à assister à un grand débat, aura attendu le ministre de culture, Sven Gatz, en vain. Le débat, organisé par l’association étudiante Politika, a débuté à 20h. Cinq minutes plus tard, Sven Gatz s’est exprimé sur Twitter : “J’ai moi-même été lent à la détente en la matière, mais nous sommes désormais en 2018 : réunion sans femmes = pas un débat politique digne de ce nom. Sans moi, donc. Désolé.” 

Étrange, d’autant plus que Gatz avait lancé un « présent » une heure plus tôt sur le même réseau social, accompagné d’une image des participants, à savoir Kristof Calvo (Groen), Sammy Mahdi (CD&V), Lorin Parys (N-VA), Bruno Tobback (sp.a) et Tom Van Grieken (Vlaams Belang). Le débat était par ailleurs dirigé par une jeune femme : Nora Sleiderink, rédactrice en chef de la revue estudiantine Veto. Celle-ci ne comprend ni le désistement de Gatz, ni son explication. “Le féminisme est la raison pour laquelle j’ai aspiré à devenir rédactrice en chef. Je ne laisserai pas le favoritisme politicien avoir raison de cette lutte”, affirme-t-elle. Sleiderink s’en prend au ministre Gatz avec véhémence. “Ce sont les organisatrices qui l’ont complétement lâché”, a-t-elle littéralement laissé entendre sur les ondes de Radio 1. 

« L’organisation a contacté 24 femmes. Et après tout, pourquoi Gatz n’envoie-t-il pas une femme à sa place ?”

« Politika, l’organisation à l’origine du débat, est parti en quête de participants dès le mois d’octobre”, selon la rédactrice en chef de Veto. “L’année passée également, seuls des hommes étaient présents, ce qui nous déplorions. Au total, Politika a cette fois contacté 24 femmes, parmi lesquelles aucune n’a pu venir. En fin de compte, l’organisation a fait le choix de n’inviter que des hommes, ce qui a été annoncé relativement longtemps à l’avance”, poursuit Sleiderink. “Nous avons également publié un article dans Veto le 8 mars : quelle image sera-t-elle renvoyée ? Or il se trouve que Politika n’est qu’une organisation estudiantine. Elle ne peut pas réaliser des miracles.”

Sleiderink révèle en outre que, selon elle, une tout autre raison se cache derrière le “désistement soudain” de Gatz. “Sven Gatz faisait déjà des siennes depuis un petit temps. Il voulait d’autres sujets de discussion, plus de temps de parole que les autres, souhaitait avoir son mot à dire au préalable, bref, il cherchait à bénéficier d’un traitement de faveur qui ne lui a pas été accordé. Et tout à coup, cinq minutes après l’ouverture du débat, le voilà qui se désiste ? Il aurait pu aussi simplement recommander un remplaçant de sexe féminin, chose qu’il n’a pas faite”, signale Sleiderink. Avant de conclure : “Il s’agit somme toute d’une histoire de privilèges, pas d’une position féministe.”

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