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28·02·19

L’assemblée citoyenne, un exemple de démocratie en Communauté germanophone

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

CC0 Unsplash

Auteur⸱e
Ludovic Pierard
Traducteur⸱trice Ludovic Pierard

Dorénavant, les citoyens de la Communauté germanophone seront associés plus étroitement à la vie politique. Mené sur le thème des « gardes d’enfant », un premier panel citoyen a en effet livré des résultats positifs. Il vient donc d’être transformé en institution permanente par décret.

Le modèle prévoit l’installation d’une assemblée citoyenne secondée par un organe permanent, le conseil citoyen. Tout le monde peut intégrer cette assemblée à condition d’avoir été tiré au sort. Une rotation interviendra régulièrement pour éviter qu’au bout du compte, ce soient les mêmes personnes qui influent sur les deux organes. Un autre facteur important est la volonté de jeter des ponts entre les organes citoyens et la représentation élue de la Communauté pour s’assurer que les propositions intègrent le processus parlementaire. Si elles se heurtent à un refus, la commission parlementaire compétente doit le justifier.

La Communauté germanophone s’aventure ici en terrain inconnu. Certes, il existe plusieurs formules visant à rapprocher les parlementaires élus des citoyens, mais le modèle de la Communauté germanophone est inédit.

Hasard ou non, l’installation du panel citoyen permanent dans les Cantons de l’Est intervient près de 100 ans après l’instauration des modèles d’autogestion à la fin de la Première Guerre mondiale pour combler le vide laissé par l’effondrement des structures étatiques. La plupart d’entre eux s’écroulèrent ou furent démantelés assez rapidement.

Aujourd’hui, les conditions sont très différentes. Nous vivons à une époque où la « res publica », la chose publique, intéresse de moins en moins de personnes. Beaucoup de citoyens estiment que le monde politique s’est éloigné des gens. Pour de nombreuses raisons. On commettrait certainement une erreur en n’attribuant qu’aux seuls politiciens la responsabilité de cette évolution. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’ils n’en ont aucune.

Notre monde, notre vivre ensemble deviennent de plus en plus complexes. C’est un fait. Et, dans de telles situations, on ne peut s’en sortir avec des solutions simples. Accorder au citoyen, par le biais de référendums ou d’autres moyens, une influence directe sur des décisions qui, souvent, ne sont pas seulement épineuses, mais aussi nécessairement impopulaires, peut vraiment tourner en eau de boudin. Le Brexit, par exemple, a montré combien un référendum peut s’avérer dangereux et combien le monde politique se complique la vie en organisant une telle consultation contre son opinion majoritaire.

Toutefois, à côté des grands thèmes de la politique nationale, européenne et mondiale, il existe de nombreux autres sujets qui touchent directement au quotidien des gens. Et qu’ils maîtrisent. On y retrouve des questions communales, mais aussi communautaires : éducation et formation, santé et soins, aménagement du territoire ou d’autres domaines de compétence de la Communauté germanophone. Dans ces cas-là, l’implication des citoyens sous une forme quelconque dans les processus de décision a du sens, plutôt que de se contenter de leur donner la possibilité de sanctionner tous les cinq ans, à l’occasion des élections, le travail du gouvernement et de l’opposition.

Pour avoir franchi ce pas, la Communauté germanophone et les dirigeants qui ont soutenu la création d’un panel citoyen permanent méritent nos félicitations. Ils devront néanmoins se retrousser les manches pour que ces nouveaux instruments soient utilisés durablement en vue d’améliorer le service aux citoyens.

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