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18·12·19

La stratégie budgétaire de Bart De Wever

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Auteur⸱e
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

La N-VA a présenté un plan budgétaire destiné à convaincre les libéraux et le CD&V, hésitants, à opter pour une coalition violette-jaune. Les principales mesures consistent à limiter les indemnités de chômage dans le temps, à instaurer un système qui combine la possibilité de travailler tout en conservant le droit à une indemnité, et à supprimer la prépension.

Dimanche, les informateurs avaient reproché à Paul Magnette son indiscrétion à propos de l’entretien qu’il a eu samedi avec Bart De Wever, Theo Francken et Lorin Parys. D’après lui, il était clair que la N-VA refuse une fois de plus toute concession en vue de former un gouvernement.

Entretemps, Bart De Wever adressait un signal à l’Open VLD et au CD&V, déclarant qu’il ne laisserait tomber aucun de ses partenaires au gouvernement flamand lors des négociations fédérales. À l’impuissance de Bart De Wever devant les préparatifs d’une coalition arc-en-ciel, impuissance soulignée de manière percutante par Herman Van Rompuy ce week-end, semblerait succéder un espoir ténu de voir les informateurs donner « une chance honnête » à l’hypothèse violette-jaune.

« Tout coule », entend-on du côté de la N-VA, faisant référence au célèbre panta rhei du philosophe grec Héraclite, selon lequel tout n’est que changement. Pour attirer les libéraux et le CD&V à leurs côtés, il faudrait maintenant que De Wever & Co, au fil de leurs entretiens avec les informateurs cette semaine, acceptent d’ouvrir le débat sur l’épure budgétaire.

Lorsque l’informateur Magnette a déposé sa note sur la table, les libéraux n’y ont pas trouvé grand-chose à se mettre sous la dent. À peine la note abordait-elle les réformes destinées à augmenter le taux d’emploi et la remise au travail des inactifs. Le projet de budget esquissé par Paul Magnette soulevait aussi de nombreuses questions. Selon la N-VA, les idées avancées par Paul Magnette coûteraient entre 4 et 6 milliards d’euros, en plus du déficit budgétaire 2020, déjà évalué à plus de 10 milliards d’euros.

Offensive de la N-VA

Bart De Wever a préparé de son côté un plan budgétaire qui se doit d’être crédible sans augmenter les charges : il privilégie les réformes du marché du travail et des retraites et la maîtrise des dépenses de soins de santé. « Nous voulons tout miser sur l’augmentation du taux d’emploi et donc assainir sans augmenter les charges », dit-on à la N-VA.

Chaque proposition prévoit des dizaines de mesures concrètes. Sur le marché de l’emploi, la N-VA compte, pour le Trésor public, sur un impact positif de 5 milliards d’euros par an d’ici 2024 et de 12 milliards sur dix ans. Ces chiffres tiennent compte d’effets de retour.

Parmi les principales mesures, citons la limitation des indemnités de chômage dans le temps, l’instauration d’un système qui autorise à travailler en conservant le droit à une indemnité, et la suppression de la prépension. L’objectif final consiste à relever le taux d’emploi (à savoir la part des travailleurs dans la population totale âgée de 20 à 64 ans) à 80 %. Les Pays-Bas, l’Allemagne et les pays scandinaves sont déjà à ce niveau.

Plan séduction

Avec ces propositions, la N-VA entend faire du charme aux libéraux et au CD&V, même si pour les socialistes, ses propositions sont « imbuvables ». Pourtant, la N-VA dit vouloir adopter à l’égard des socialistes une attitude « constructive » : ses calculs tiennent compte d’un scénario où la pension minimale est fixée à 1.500 euros, mesure qui compte parmi les chevaux de bataille du PS. « Encore faut-il que ce scénario soit finançable », rappelle-t-on cependant. 

Chez les socialistes, on renâcle. Et on ne manque pas de souligner la mise en garde du gouverneur de la Banque nationale, Pierre Wunsch, qui signalait hier que le déficit budgétaire, en 2022, risque d’atteindre 14 milliards d’euros. On observe aussi que « les partis de la Suédoise critiquent les autres formules, alors que leurs résultats, en matière de croissance économique et de budget, sont catastrophiques ».

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