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Intégration : les primo-arrivants en ont-ils pour leur argent ?
06·02·20

Intégration : les primo-arrivants en ont-ils pour leur argent ?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) uniquedesign52 via Pixabay

À peine nommé ministre-président, Jan Jambon avait tenu à rendre payant le parcours obligatoire d’intégration civique des immigrants, en application de sa politique Voor wat hoort wat (« On n’a rien pour rien »). Très inquiet, le personnel de l’Agence flamande d’intégration civique avait fait savoir dans une lettre ouverte qu’il serait bon, à l’occasion, d’appliquer aussi l’adage dans l’autre sens. D’où cette question : en Flandre, les primo-arrivants en ont-ils pour leur argent ? À en croire les quelque 700 fonctionnaires de l’Agence, on est loin du compte.

Détail fascinant : cela fait des années que ce service ne tourne pas rond, alors qu’il est pourtant dirigé par des ministres de tutelle N-VA (Geert Bourgeois et Liesbeth Homans) et des présidents de conseil d’administration N-VA (en particulier, Zuhal Demir).

Profit politique

Cette même N-VA qui, justement, insiste le plus lourdement sur la nécessité de ce parcours d’intégration, présenté comme la réponse la plus adéquate au « signal du 26 mai ». Voilà comment l’Agence flamande d’intégration est devenue le triste exemple d’un positionnement politique doublé d’une incapacité administrative. Posons les choses autrement : un parti pointe un problème du doigt. Alors qu’il a lui-même la main sur l’autorité publique chargée d’apporter des solutions, il la laisse se désagréger et tente d’en tirer un profit politique en présentant le problème comme s’il relevait de la responsabilité individuelle.

Mauvaise gestion

Dans ces conditions, voir le ministre du Vivre-ensemble et de l’Intégration Bart Somers (Open VLD), digne successeur de Liesbeth Homans, passer un grand coup de balai dans l’agence ne manque pas de sel. S’agissant de Mme Homans et de sa politique, il rejette l’accusation de « règlement de comptes ». Mais il n’hésite pas à évoquer sa « mauvaise gestion » du service. Fort d’un rapport accablant de la Cour des Comptes, il entend redresser la barre et fait réévaluer les contenus des cours de langues et des cours d’éducation civique ainsi que les niveaux de compétences sociales à atteindre.

Pragmatisme et bonne gouvernance

Bart Somers poursuit donc sur la voie qu’il a choisie. Pas question de s’arrêter ou de se chamailler sur des détails symboliques, comme le prix du service. La problématique que doit contribuer à résoudre cette agence est limpide : en Flandre, les primo-arrivants peinent à trouver un logement décent, à éviter le décrochage scolaire, à trouver un emploi. Les récits que publie notre journal dans la rubrique « Ont-vlucht » consacrée aux réfugiés arrivés en Flandre en 2015 sont désespérants. Ni eux ni nous n’avons rien à gagner de la rhétorique politicienne. Seuls le pragmatisme et la bonne gouvernance apporteront le salut. Sans crise gouvernementale à la clé, espérons-le.

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