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Face à Georges-Louis Bouchez, le sourire forcé des libéraux flamands
15·07·21

Face à Georges-Louis Bouchez, le sourire forcé des libéraux flamands

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) CreativeMagic via Pixabay

Hier, le « tour de Belgique » libéral des présidents du MR et de l’Open VLD faisait étape à Liège. La trame est déjà fixée depuis un moment : George-Louis Bouchez, tout sourire, vole la vedette. Egbert Lachaert lui emboite le pas ; c’est ce qui était convenu, après tout. Ils continuent de se dire « bons amis », même s’ils ne le sont plus depuis belle lurette. « Bouchez ne ménage personne », se plaint-on à l’Open VLD. « Et certainement pas nous ».

Anvers, ponton d’embarquement du waterbus, il y a deux semaines. Les deux présidents libéraux, Egbert Lachaert et Georges-Louis Bouchez, organisent un point presse au terme de leur visite du port. Ou plutôt : GLB a invité la presse. Depuis plusieurs étapes, déjà, l’Open VLD n’envoie plus de communiqué de presse pour annoncer leur arrivée dans les provinces.

Sur le quai, plusieurs équipes de prise de vue entourent GLB : l’une porte les couleurs de son propre parti, et il en assure lui-même la régie ; une deuxième appartient à une maison de production chargée de lui consacrer un documentaire people.

Soupire et bafouille

À quelque pas de là, Egbert Lachaert contemple la scène. Après un moment, le réalisateur de la maison de production vient l’interroger. « Et vous, monsieur Lachaert, que pensez-vous de Georges-Louis Bouchez ? » Lachaert soupire et bafouille que « nous sommes bons amis ; Georges-Louis est supporter d’un club de foot flamand, le Racing Genk, et moi d’un club wallon, le Standard de Liège ».

Depuis cet épisode, GLB s’est fendu de quelques diatribes à propos de la nomination d’Ihsane Haouach, commissaire du gouvernement adepte du port du voile. Sur le fond, Egbert Lachaert le comprend très bien, mais le refus du président du MR de se ranger à une décision prise par le gouvernement lui vaut quelques problèmes. À peine le cabinet d’Alexander De Croo (Open VLD) a-t-il eu le temps d’oublier ce tweet de mars où Georges-Louis Bouchez s’en prenait directement au Premier ministre à l’issue d’une réunion du Comité de concertation.

Le Premier ministre en était arrivé à demander au MR, en présence des autres partenaires gouvernementaux, « s’il restait fidèle à la coalition Vivaldi ». Et Patrick Dewael, depuis le perchoir de la Chambre, d’ajouter à l’attention de M. Bouchez « qu’il lui était toujours loisible d’entrer au gouvernement plutôt que de le critiquer depuis sa fonction de président de parti ».

GLB, pilote de course

Quelques mois plus tard, au sein de la famille libérale, l’atmosphère ne s’est guère améliorée. « Nous restons partenaires, car nous partageons les mêmes valeurs », commente une source gouvernementale libérale. « Mais Bouchez ne ménage personne », dit-on à l’Open VLD. « Et certainement pas nous ».

Quiconque s’arrête à ces escarmouches risque d’oublier que l’été dernier déjà, quand Egbert Lachaert a hissé le MR à bord du gouvernement au détriment la N-VA, on lui avait déjà demandé une dizaine de fois, en coulisses, de « rappeler Georges-Louis Bouchez à l’ordre ». Au début, il répondait en riant qu’il allait « donner quelques secousses à la laisse de GLB ». Aujourd’hui, le président des libéraux flamands avoue qu’il n’a aucun ascendant sur son homologue wallon, pas plus que quelque autre homme ou femme politique que ce soit. « Georges-Louis est un pilote de course ; il fonce. Mais sans lui, la vie serait bien terne. »

Trouver une solution ou mettre en valeur son parti

Le président de l’Open VLD se dit à l’aise dans son rôle. « Côté francophone, contrairement à ce qui se passe parmi les néerlandophones, c’est au sein du gouvernement que les partis démocratiques se font concurrence. En outre, tous les conflits ne sont pas imputables au seul MR. Ces dernières semaines, Ecolo n’est pas sans reproche non plus. Une chose est sûre, cependant : nous devons toujours tenter de trouver une solution. » Tous les membres de l’Open VLD ne sont pas de cet avis. Selon eux, c’est au Premier ministre d’assurer la cohésion, tandis qu’il revient à Egbert Lachaert de mettre l’Open VLD en valeur.

Le président assure que tout cela changera dès cet automne, avec les discussions socio-économiques qui s’annoncent.

Jusque-là, traînant les pieds, il continuera de processionner de province en province, en organisant de-ci de-là des entretiens de réconciliation. Mardi dernier, par exemple, il a invité à déjeuner ses collègues présidents des partis Groen, Ecolo et MR. « Il y avait très longtemps qu’Ecolo et le MR ne s’étaient plus parlé. Le conflit risquait de dégénérer. »

Se faire pardonner ?

Pour l’étape d’hier, le MR n’a pas émis de communiqué : Georges-Louis Bouchez voulait faire une surprise à Egbert Lachaert. Aurait-il des choses à se faire pardonner ? « Non », entend-on au MR. « La relation est excellente. » Normalement, la destination du jour devait être Mons, ce fut Liège. « J’ai ma petite idée sur l’endroit où il va m’emmener », lâche Lachaert. Le président de l’Open VLD va avoir l’occasion de refaire le plein d’énergie avant de poursuivre de son chemin de croix : il n’a plus que cinq provinces à se farcir.

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