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19·02·18

Entretien avec le Premier ministre ad interim d’Australie qui est… belge !

Temps de lecture : 3 minutes
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Mathias Cormann sera Premier ministre australien pendant cinq jours cette semaine. Pour l’homme de 47 ans originaire de Raeren, il s’agit d’un moment fort de sa carrière politique.

Actuellement ministre australien des Finances, il a émigré dans ce pays au milieu des années 1990 après avoir exercé plusieurs fonctions politiques dans son pays d’origine pour le parti chrétien germanophone CSP.

Il reprend la fonction de Premier ministre de Malcolm Turnbull qui se rend en mission aux États-Unis. Le premier vice-premier ministre, Barnaby Joyce, est actuellement impliqué dans un scandale et est donc « en vacances ». La deuxième adjointe, la ministre des Affaires étrangères, Julie Bishop, est en voyage d’affaires en Europe. L’heure de l’avocat de l’Est de la Belgique a donc sonné. GrenzEcho s’est entretenu avec lui vendredi matin, heure australienne.

La semaine prochaine, vous représenterez le Premier ministre australien pendant cinq jours. Qu’est-ce que cela signifie pour vous personnellement ?

C’est bien sûr un grand honneur, mais dans la pratique, cela ne change pas grand chose en fait. Quoi qu’il en soit, je fais déjà partie du leadership de notre gouvernement, par exemple en tant que suppléant du Premier ministre au Sénat australien.

Quel travail supplémentaire allez-vous effectuer pendant cette courte période ?

Le Premier ministre reste le premier ministre, même s’il est à Washington pendant cette période. Pendant ces cinq jours, je le représenterai dans toutes les affaires courantes de l’État australien.

À quel point cette nomination vous a-t-elle surprise ?

Il est assez rare que le chef du gouvernement au Sénat représente directement le Premier ministre. En ce sens, la nomination a été une surprise. Je suis en troisième position dans l’ordre des suppléants. Il s’est avéré que les premier et deuxième adjoints ne seront pas disponibles la semaine prochaine. Le premier est en vacances et notre ministre des Affaires étrangères Julie Bishop est en voyage d’affaires en Europe. Au cours des 117 années qui se sont écoulées depuis la création de l’Australie en tant qu’État fédéral, je ne suis que le quatrième sénateur à prendre la relève pour une courte période. Dans ce contexte, c’était une surprise.

Comment les Australiens réagissent-ils au fait qu’un « Belge » les gouverne ?

Les Australiens se sont habitués au fait que quelqu’un avec un accent étranger siège au gouvernement. L’Australie est aussi un grand pays d’immigration, où vivent beaucoup de gens des quatre coins du monde. C’est pourquoi ce n’est pas aussi inhabituel que cela pourrait l’être dans le sens inverse.

Vous voyez-vous déjà à la fin d’un rêve ou pouvez-vous imaginer un jour devenir Premier ministre de l’Australie ?

Non, je ne le serai certainement pas. Je suis vraiment très reconnaissant des nombreuses possibilités que l’Australie m’a offertes. Mais ministre des Finances et chef du gouvernement au Sénat constituent le plafond de mes ambitions politiques ici, en Australie.

Entre-temps, vous avez déjà rencontré de nombreux grands noms de la scène politique internationale. Quelle rencontre vous a le plus impressionné ?

J’ai toujours été très impressionné par Wolfgang Schäuble (Ndt : président du Parlement allemand). Je l’ai toujours admiré pour sa forte personnalité. Pendant longtemps, il a été un ministre des Finances respecté et reconnu à l’échelle internationale. Il était également ministre fédéral dans le cabinet de Helmut Kohl quand j’étais encore à l’école. C’était très impressionnant de m’asseoir à la table à côté de lui lors des réunions du G20 ou de négocier avec lui une nouvelle convention de double imposition entre l’Australie et l’Allemagne.

Deux questions très différentes pour conclure notre entretien : votre père veut s’impliquer dans la prochaine campagne électorale locale à Raeren. Soutenez-vous son engagement ?

Oui, il m’en a parlé, et je l’ai lu aussi dans GrenzEcho. Personnellement, bien sûr, je lui souhaite bonne chance, quoi qu’il décide au final.

Que reste-t-il de Belgique de l’Est en vous ? Quels sont les souvenirs les plus marquants de votre vie politique dans votre pays natal ?

J’ai de très bons souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse à Raeren et en Belgique de l’Est. Je vis ici en Australie depuis plus de 20 ans, mais je parle toujours anglais avec un accent allemand. Par conséquent, beaucoup plus d’Australiens qu’auparavant savent qu’il y a aussi une communauté germanophone en Belgique et c’est, je l’espère, bon pour la Belgique de l’Est.

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