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10·01·19

Enseignement : quand la COCOF sabote le nouveau système d’inscription flamand

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Wokandapix via Pixabay

Bart Eeckhout
Auteur
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

La Commission communautaire française (COCOF), qui préside aux destinées des francophones de Bruxelles, enclenche une procédure en conflit d’intérêts contre le décret Inscription flamand. Ce décret vise à uniformiser les règles d’inscription dans les écoles de toutes les grandes villes, et donc aussi de Bruxelles. Ce faisant, le gouvernement flamand entend mettre fin aux files de parents qui campent littéralement devant les établissements secondaires les plus populaires. Étant donné la plainte de la COCOF, le gouvernement flamand ne peut pas encore appliquer ce décret.

Après une semaine et demie à peine, nous connaissons déjà un des candidats au prix de la décision belge la plus cynique de l’année. En effet, si la COCOF appose son veto, c’est parce qu’à Bruxelles, les parents néerlandophones bénéficieraient d’un avantage dans les écoles néerlandophones, ce qui mettrait, selon la COCOF, les écoles francophones sous une pression démesurée.

Eh oui, en effet ! Cela forcerait la Communauté française à prendre ses responsabilités en matière d’enseignement à Bruxelles, et ça, c’est évidemment impensable. Et manifestement, la COCOF désire que pareille perspective demeure impensable.

Oublions un instant l’écroulement des tunnels bruxellois. Oublions aussi la multiplication des mandats locaux, ou les six zones de police. De tous les problèmes de gestion (qui ne manquent pourtant pas dans la capitale), c’est l’incurie de l’enseignement qui soulève le plus d’inquiétudes.

Bien sûr, tout n’est pas noir ou blanc. Partout, on retrouve de bonnes et de moins bonnes écoles. Cependant, il est difficile de nier le profond fossé qui sépare les niveaux moyens de l’enseignement des deux côtés de la frontière linguistique.

D’où vient cette inégalité ? C’est très simple : c’est une question de sous. L’enseignement francophone est structurellement sous-financé. Son encadrement est souvent pitoyable et ses infrastructures révoltantes.

Si la Communauté française lutte pour réduire son déficit budgétaire, il faut bien reconnaître qu’en matière d’investissements, elle a une ardeur de retard.

Le résultat est franchement dramatique. Ce n’est pas aux parents francophones qu’il faut le dire : la procédure d’inscription dans une école francophone s’assimile à une loterie au goût amer. Le parent qui, dans un quartier défavorisé, tombe sur la « mauvaise » école, assure à son enfant un avenir dans la pauvreté. Et bien des problèmes de société au cœur même de la vieille Bruxelles – décrochage scolaire, chômage des jeunes, pauvreté – trouvent leurs racines dans l’état miteux d’une partie de l’enseignement francophone.

C’est pourquoi bon nombre de francophones cherchent refuge dans l’enseignement flamand. La situation n’y est pas parfaite, mais elle est meilleure. C’est en partie à cause de cette pression des familles francophones qu’il faut un décret Inscription, y compris à Bruxelles. Et c’est ce qui rend le sabotage de la COCOF si cynique.

La Communauté française ferait bien de prendre exemple sur la Flandre en investissant prioritairement dans l’enseignement. C’est plus que nécessaire, et tous les rapports d’évaluation qui se succèdent le confirment.

Mais bien entendu, il est bien plus facile de pratiquer un fédéralisme de sabotage. Certains vont même applaudir. Mais les familles Bruxelloises, elles, ne sont pas dupes. Même les familles francophones.

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