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14·05·19

Di Rupo-Magnette, un duel décisif pour les partis flamands

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Pexels via Pixabay

À la tête du PS, Elio Di Rupo et son poulain Paul Magnette se disputent le leadership du parti. Les élections nous diront qui des deux remportera la mise. L’issue de ce duel n’est pas sans importance : elle changera la face du PS, mais influencera aussi de manière déterminante les partis flamands qui accéderont au prochain gouvernement fédéral. « Nous sommes disposés à parler avec tout le monde, y compris la N-VA », affirme Paul Magnette.

« Explosive ». C’est ainsi que la presse francophone décrit la relation qu’entretiennent Elio Di Rupo et Paul Magnette. Le premier, à la tête de son parti depuis vingt ans, n’est plus indéboulonnable depuis les scandales de Publifin et du Samu Social. L’autre, bourgmestre de Charleroi, est prêt depuis longtemps à reprendre le flambeau.

Contrairement au MR, avec Charles Michel et Didier Reynders, le PS n’est pas en proie à une guerre des clans. Les différences idéologiques sont ténues : il s’agit surtout de savoir qui dirigera le parti à l’avenir, et les deux hommes veulent le poste.

Le lendemain des élections sera le moment de vérité. À 67 ans, Elio Di Rupo se voit bien rempiler au fédéral, à la tête d’un gouvernement Di Rupo II. Paul Magnette (47 ans) s’est lancé dans une offensive de charme pour se profiler comme le numero uno du PS, même en Flandre. La semaine dernière, encore, il accompagnait le président du sp.a, John Crombez, en campagne à Ostende.

La porte est entrouverte pour la N-VA

Dimanche, sur le plateau de l’émission De Zevende Dag, Paul Magnette est allé plus loin encore, prenant une direction carrément opposée à celle qu’avait annoncée Elio Di Rupo. Celui-ci avait plaidé pour une révision de la loi de financement visant à assurer à la Wallonie et Bruxelles le maintien de transferts élevé. « Aujourd’hui, je l’affirme très clairement : nous ne demandons absolument rien », a dit Magnette. « Nous visons une politique qui assurera la croissance économique pour les prochaines années, de sorte qu’aucun financement supplémentaire ne sera nécessaire. »

Autre détail singulier : Paul Magnette ne rejette pas l’idée de gouverner avec la N-VA.

En cela, il revient sur le veto exprimé au nom du PS tant par lui-même que par Elio Di Rupo. Il souligne cependant qu’il ne saurait être question de confédéralisme ni de réforme de l’État. « Ce n’est pas à l’ordre du jour, et nous n’allons donc pas perdre notre temps à cela », ajoute-t-il. « Pour le reste, nous sommes disposés à parler avec tout le monde, y compris la N-VA ».

Les mots choisis de Bart De Wever

Il y a de grandes chances qu’après les élections, le PS soit à la manoeuvre pour négocier la composition du gouvernement fédéral. Selon le tout dernier sondage, la famille socialiste sera la première formation au Parlement. Si les autres partis se rangent à cette « logique des familles », l’initiative reviendrait au PS, en tant que plus grand parti de la famille. Reste à savoir si son représentant, à la table des négociations, s’appellera Di Rupo ou Magnette.

Côté flamand, cela changerait tout, surtout pour la N-VA. Bart De Wever avait annoncé la couleur dès le début de la campagne : « Pas question de gouverner avec Ecolo, avec Di Rupo ou avec le tandem PTB/PVDA ». Un choix de mots réfléchi, qui pourrait bien rendre les négociations avec Magnette plus digestes pour sa base.

Lubrifier les rouages

L’autre possibilité serait celle de l’olivier, rouge et vert, avec les démocrates-chrétiens du CD&V et du cdH. Pour une coalition de ce genre aussi, côté flamand, l’identité du patron de la délégation PS pourrait faire une grande différence. « C’est un choix qui appartient au PS », dit-on au quartier général du sp.a. Mais compte tenu des liens que Johan Crombez tisse avec Paul Magnette, il se pourrait bien que ce dernier s’avère meilleur qu’Elio Di Rupo dans le rôle de lubrificateur de rouages.

Idem pour le CD&V, qui pourrait invoquer le style rafraichissant de Magnette et sa bonne connaissance du néerlandais pour justifier un accord. Ce serait toujours mieux qu’un accord avec un Di Rupo dont le nom, en Flandre, est parfois pris pour un gros mot. Par contre, il faudra d’abord que le tout-puissant président du PS accepte de vider la place.

 

 

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