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15·11·19

Des élections anticipées seraient bénéfiques à la Belgique

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Il y a manifestement beaucoup à dire avant d’introduire une règle qui voudrait que, en l’absence d’un gouvernement trois mois après les élections, par exemple, les électeurs doivent être rappelés aux urnes. Johan Vande Lanotte, alors informateur, plaidait déjà en ce sens l’été dernier. Près de 170 jours après le 26 mai, il est clair que cette innovation politique pourrait bien servir notre démocratie.

L’exemple de l’Espagne

Prenons l’exemple de l’Espagne. En raison de l’application de cette règle, les électeurs ont dû aller voter pour la quatrième fois en quatre ans. À première vue, la situation n’a pas beaucoup évolué — il semble même qu’elle soit encore plus désespérée. Mais soudain, l’impossible est devenu possible. Les socialistes du PSOE et Podemos, encore plus à gauche, se sont tombés dans les bras.

Pourquoi ce qui n’était pas pensable avant l’est-il désormais ? Parce que les deux parties ont estimé qu’ils devaient et pouvaient jouer à la dure. Le dirigeant du PSEO, Pedro Sánchez, cherchait le soutien de Podemos, mais ne souhaitait pas de coalition : il n’y aurait donc pas de ministres issus de ce parti — inacceptable pour son secrétaire général, Pablo Iglesias. Les élections ont fait réfléchir l’un comme l’autre : les pertes de sièges à gauche, la remontée du PP, de droite, et la percée fulgurante du parti Vox, d’extrême droite, les ont ramenés à la raison. Laisser perdurer l’impasse pour à nouveau organiser un énième scrutin n’était pas une perspective attrayante, à l’évidence. Ciudadanos, le parti de droite libérale qui, à l’issue de sa précédente victoire électorale, avait refusé une alliance avec le PSOE et engagé un virage à droite toute, a pratiquement été rayé de la carte.

Il est donc utile, dans une démocratie, que les électeurs, après avoir exprimé leur voix, ne soient pas mis sur la touche, mais continuent d’être associés au processus. Les responsables politiques sont ainsi forcés non seulement de défendre bec et ongles leur programme et leurs principes, mais aussi d’avoir le courage de chercher des partenariats, quitte à devoir faire des compromis.

Des électeurs plus radicaux ?

Sous nos latitudes, l’idée selon laquelle il n’est pas souhaitable, voire dangereux, d’envisager de nouvelles élections lorsque le blocage persiste, est largement répandue. On estime que les électeurs se montreraient alors encore plus grognons et radicaux. Peut-être. Et alors ?

Cela n’indiquerait-il pas uniquement que les partis, avec leur intransigeance idéologique, ne font pas ce que les électeurs attendent d’eux ? L’inéluctabilité d’élections anticipées rend impossibles les matchs de boxe dans le vide, qui sont néfastes et n’offrent aucune perspective, et oblige les partis à faire preuve de fermeté. Ce qui, dans tous les cas, vaut mieux qu’une nouvelle tentative de battre le record du monde de la plus longue formation de gouvernement.

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