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Contrôle des ASBL : Bruxelles n’a pas de leçon à donner à la Flandre
08·04·21

Contrôle des ASBL : Bruxelles n’a pas de leçon à donner à la Flandre

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo by redcharlie on Unsplash

Une récente initiative de la Région bruxelloise est une véritable primeur européenne : tout delphinarium y est désormais interdit. Le territoire bruxellois ne compte pourtant pas l’ombre d’un dauphin ni le plus petit phoque, et nul scélérat n’ourdit actuellement l’ignoble projet d’en introduire.

Par cette mesure symbolique, le ministre compétent (Bernard Clerfayt, DéFI) a pourtant tenu à donner à la Flandre et à la Wallonie une leçon de morale. Les mots nous manquent. D’un contrôle plus strict sur les ASBL, après le scandale du Samusocial (domaine qui relève également de sa compétence), il n’est toujours pas question. Mais tout homme politique a ses priorités, pas vrai ? Tranquille ! Il n’y a pas de quoi s’exciter ! Après tout, ça ne remonte qu’à quatre ans !

Un monde opaque, et des excuses toutes trouvées

Bien avant Sihame El Kaouakibi, bien avant que des accusations de détournement de fonds publics n’ébranlent le monde politique, nous avions Yvan Mayeur et Pascale Peraïta. Ces membres du PS bruxellois se sont enrichis en s’octroyant des jetons de présence au détriment des plus pauvres : les sans-abri. Après la révélation des faits, après une période d’agitation, puis l’inévitable démission, nous avons eu droit au débat sur le renforcement des contrôles sur les ASBL en vue d’éviter de tels abus à l’avenir. Aussitôt dit, aussitôt fait : les contrôles ont été renforcés.

La loi (à Bruxelles, on appelle ça une ordonnance) a été votée en 2018. Depuis le 1er septembre 2020, les ASBL doivent soumettre leurs comptes annuels, leurs contrats et leurs comptes-rendus de réunions à la Région bruxelloise. Mais doucement ! Pas si vite ! Les ASBL se sont vu accorder un délai de deux ans. À cause d’un manque de personnel, explique-t-on. Et à cause du coronavirus. Ah ! Cette pandémie, comme elle est commode !

Ah ! Cette pandémie, comme elle est commode !

Combien d’ASBL compte la Région bruxelloise ? On l’ignore. Apparemment, les communes rechignent à transmettre l’information. Et ça complique les contrôles. Au fait, qu’est devenu Alain Maron ?  Vous savez, l’écolo qui, depuis les rangs de l’opposition, avait fait éclater le scandale ? Devenu ministre régional, il laisse filer les choses. « Le gouvernement bruxellois aurait pu agir plus vite », avait lancé à l’époque le sniper Alain Maron. L’effet boomerang guette…

Bruxelles voit la paille dans l’œil du voisin

Les subsides dont ont bénéficié Let’s Go Urban et d’autres ASBL de Sihame El Kaouakibi suscitent de nombreuses questions. Par exemple : comment se fait-il que ce soit seulement tous les deux ans, et avec de grandes précautions, que l’on réclame les justificatifs correspondant aux 320.000 euros de subsides accordés par Sven Gatz au nom du gouvernement flamand ? Et puis, quand après deux ans, on a poliment sollicité la production d’une facture, et que la réponse tarde à venir, comment se fait-il que la deuxième demande n’intervienne que deux ans plus tard ? C’est normal, paraît-il. Ne peut-on, ne doit-on pas faire mieux ? Comment se fait-il que les contrôles imposés à une ASBL soient à ce point défaillants ?

Comment se fait-il que les contrôles imposés à une ASBL soient à ce point défaillants ?

Est-ce le signe d’un problème plus général ? Ou n’a-t-on ainsi fermé les yeux que pour Let’s Go Urban ? La Flandre a du pain sur la planche. Quant aux leçons de morale, ce n’est pas vraiment aux politiques de la Région bruxelloise d’en donner. Et ce n’est pas là, comme l’imaginent un peu trop vite certains Bruxellois, du Brussels-bashing par la Flandre profonde. C’est juste une question de décence. En attendant, la population bruxelloise ne verra jamais, au grand jamais, un dauphin bondir dans un cerceau sur son territoire. Maintenant qu’on a résolu ce qui ne demandait pas à l’être, il n’y a plus qu’une chose à faire : s’attaquer aux vrais problèmes.

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