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Coalition arc-en-ciel : le dangereux pari de l’Open VLD
03·12·19

Coalition arc-en-ciel : le dangereux pari de l’Open VLD

Temps de lecture : 2 minutes
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Une base arc-en-ciel à six partis : c’est en ce sens que le formateur Paul Magnette (PS) semble vouloir pousser la formation du gouvernement fédéral. Le week-end dernier, les négociateurs en chef du PS, du sp.a, du MR, de l’Open Vld, d’Ecolo et de Groen se sont réunis pour la deuxième fois consécutive afin d’accorder leurs violons.

Tout indique que Paul Magnette cherche à souder les six parties d’une coalition arc-en-ciel pour ensuite mettre les autres partis devant le fait accompli. En effet, cette alliance n’est majoritaire que par un siège : il faut donc un septième partenaire pour gouverner confortablement. Ce faisant, Magnette force le CD&V, et surtout la N-VA, à enfin annoncer la couleur : souhaitent-ils participer au gouvernement ou non ? Il se peut que lundi prochain, lors de sa prochaine entrevue avec le roi, le président du PS passe le relais à un autre formateur. La perspective d’un gouvernement comme cadeau de Noël ne semble donc plus si éloignée…

Serait-ce aller un peu vite en besogne ? Dans ce scénario, la pression repose entièrement sur un seul parti : l’Open Vld. Les dirigeants des libéraux flamands ont manifestement fait le choix de s’embarquer dans une aventure arc-en-ciel, notamment en raison des ambitions personnelles de leur présidente, Gwendolyn Rutten. À la tête du premier parti flamand de la coalition, elle espère pouvoir briguer le poste de Premier ministre, les francophones devant faire un geste envers les Flamands, minoritaires au sein de cette alliance.

Reste toutefois à savoir si les électeurs libéraux soutiennent le projet de Rutten. Après la sortie ratée de Bart Somers, le week-end dernier, puis les fuites de la note Magnette, on peut se demander d’où sont parties ces indiscrétions. Si tous les regards se sont d’abord tournés vers la N-VA, il faut rappeler qu’au sein de l’Open Vld aussi, des voix se font entendre, et fort, pour mettre des bâtons dans les roues d’une alliance arc-en-ciel. Notamment du côté du co-négociateur et actuel vice-Premier ministre, Alexander De Croo, mais aussi du chef de file du parti à la Chambre, Egbert Lachaert, et du bourgmestre de Courtrai, Vincent Van Quickenborne. Au début de la semaine dernière, ces désaccords ont d’ailleurs donné lieu à des débats enflammés dans les rangs de l’Open Vld. À l’approche de l’élection à la tête du parti, l’ambition dévorante de leur présidente risque d’affreusement déchirer les libéraux.

Les risques que prend Gwendolyn Rutten sont donc énormes. Elle fait peut-être le pari qu’une politique sérieuse et plus sociale permettra à nouveau de convaincre les électeurs de ne pas se tourner vers les extrêmes, mais reste à savoir quels trophées l’Open Vld saura tirer des négociations pour convaincre ses sympathisants. Les libéraux permettront-ils de nouveaux impôts, sachant que PS n’entend pas réduire le déficit de 11 milliards ? La base ne pourra pas en rire, mais elle ne s’accommodera pas non plus d’une politique entraînant un creusement des déficits. L’Open Vld risque ainsi de provoquer, d’ici 2024, un exode vers son concurrent libéral : la N-VA.

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