Après le sondage, rien ne va plus. Le PS, autrefois omnipotent, est en chute libre et se fait soudainement dépasser par d’autres partis. Côté flamand, le SP.A s’est fait devancer par les écologistes de Groen, et plonge sous la barre des dix pour cent. Désormais, tous les clignotants sont au rouge.
Les réactions des deux partis socialistes sont diamétralement opposées. Elio Di Rupo (PS) adopte la stratégie des brebis galeuses et de l’ennemi extérieur : le problème est l’affaire de quelques individus, les autres doivent former un seul front. Le plus étonnant est que pour le moment, cette approche semble porter ses fruits et que Di Rupo peut rester en place, comme tous les autres ténors passés maîtres, ces dernières années, dans le repérage bien trop tardif des brebis galeuses. Plus la crise se prolonge, plus le PS prouve qu’il est un cas désespéré, qui ne peut plus qu’espérer que ses électeurs ont la mémoire courte.
Côté flamand, la nervosité des socialistes est à son comble. L’association avec le PS est un boulet dont on ne peut prendre ses distances assez vite. La réaction est compréhensible, mais un peu facile. Les problèmes du SP.A ne se limitent pas à la présence d’un parent embarrassant. Pas de PS à Gand et à Hasselt… Il est vrai que le parti est intervenu plus fermement et a consenti à des sacrifices. Que cela lui ait fait mal est logique, car il n’y a pas de sacrifice sans douleur.
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— lectrr (@lectrr) July 4, 2017
Entre-temps, les élections de 2018 et 2019 se dessinent de plus en plus nettement à l’horizon. Le temps perdu en 2014 pour désigner un nouveau président, qui avait ensuite besoin de temps pour prendre ses marques, semble aujourd’hui plutôt futile. Les mécontents qui s’expriment désormais sont les grincheux habituels qui ont relativement peu d’impact : Renaat Landuyt, l’éternel cavalier seul qui, à Bruges, devra se battre pour survivre aux élections communales, et Monica De Coninck, d’Anvers, section bancale s’il en est et qui n’arrive décidément pas à mettre de l’ordre dans ses affaires. Mais la panique est comme un feu de broussailles : elle couve sous la surface jusqu’à ce qu’elle éclate et brûle tout sur son passage.
Des mesures à haute valeur symbolique, telles que le décumul ou la transparence, ne seront jamais suffisantes. Il n’y a pas de solution de facilité. On en viendrait presque à comprendre pourquoi Di Rupo préfère ignorer cette réalité plutôt que de l’aborder de front.