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Budget flamand : les guéguerres entre N-VA et Open VLD compliquent la donne
15·09·22

Budget flamand : les guéguerres entre N-VA et Open VLD compliquent la donne

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Image par Kevin Schneider de Pixabay

Auteure

Les discussions sur le budget flamand étaient à peine entamées que l’Open Vld et la N-VA, partenaires de coalition, pinaillaient déjà publiquement sur les chiffres. Autre question à l’agenda : des mesures pour lutter contre la crise énergétique verront-elles déjà le jour cette semaine ou Jan Jambon (N-VA) attendra-t-il deux semaines de plus pour présenter un plan global ?

 »À l’heure où les boulangers et les bouchers enregistrent des pertes telles qu’ils risquent de devoir fermer boutique, je trouve étrange que la N-VA affirme qu’il n’est pas question de délier les cordons de la bourse. » Après des semaines d’immobilisme au niveau flamand – en façade, du moins – le président de l’Open Vld, Egbert Lachaert, est monté au créneau lundi soir dans l’émission ‘Terzake’, déclarant que le gouvernement flamand a les moyens de prêter main forte aux entreprises et aux indépendants cet hiver.

Le vice-ministre-président flamand, Bart Somers (Open Vld), a également plaidé pour que les « bénéfices excédentaires » – les recettes supplémentaires qui découlent de l’inflation – soient rendus aux citoyens. Il s’agirait, selon lui, de « centaines de millions d’euros ».

A quoi sert-il encore de voter Open VLD alors qu’il y a la N-VA ?

Ce plaidoyer est tombé sur un os, en la personne de Matthias Diependaele (N-VA), ministre flamand des Finances. Ce dernier a de nouveau prôné la discipline budgétaire. « Vouloir profiter de la crise pour élaborer un budget flamand à la belge, c’est se mettre le doigt dans l’œil. Nous aiderons les Flamands grâce à des mesures ciblées et judicieuses, mais nous ne pouvons pas nous permettre de jeter de l’argent par les fenêtres à tout-va. »

Depuis plusieurs semaines, la quasi-totalité des membres de la N-VA, Bart De Wever en tête, ne cessent d’enfoncer le clou. Hier, le président des nationalistes s’est encore attaqué au piètre état des finances wallonnes. Ce qui est tout sauf une coïncidence : contrairement aux autres gouvernements, l’équilibre budgétaire est le cheval de bataille du gouvernement Jambon à l’horizon des élections de 2024.

Pour l’instant, les libéraux ne se laissent guère impressionner.  »Allons-nous nous féliciter d’avoir un budget à l’équilibre en 2024 tout en ayant une économie complètement à plat et des centaines de milliers de citoyens en situation de pauvreté ? », ironise Bart Somers.

Un plan global

En refilant la patate chaude au gouvernement flamand, l’Open Vld met également « son » premier ministre Alexander De Croo à l’abri de la tempête. La frustration ne date pas d’hier : lorsqu’il s’agit de mettre la main au portefeuille, on se tourne systématiquement vers le fédéral alors que le gouvernement flamand dispose, lui aussi, de nombreux instruments lui permettant de faire face à cette crise énergétique.

En marge des détails financiers – qui se posent aujourd’hui avec les derniers tableaux budgétaires – il existe des divergences d’opinion au sein de l’hémicycle quant à l’échéance décisionnelle. Le CD&V et l’Open Vld, qui réclament des « décisions rapides » depuis un moment, espèrent que les ministres flamands pourront déballer un premier paquet de mesures sur l’énergie vendredi. D’autres décisions politiques qui pourraient influer sur le budget – des investissements dans l’enseignement, notamment – devront être prises plus tard, d’ici la déclaration du 26 septembre.

La relance flamande ne suffira pas à combler le déficit budgétaire

Dans les rangs de la N-VA, on voit les choses différemment : les nationalistes voudraient que le ministre-président flamand, Jan Jambon, puisse monter sur l’estrade avec un plan global sous le bras. « Il n’est pas question de prendre des mesures énergétiques coûteuses si c’est pour arriver à la conclusion, une semaine plus tard, que les caisses sont vides pour l’aide à la jeunesse« , explique un membre du cabinet.

Il semble que certaines questions soient également difficiles à trancher.  »Prenez les allocations familiales, par exemple : le CD&V veut les indexer dans leur intégralité afin de renforcer le pouvoir d’achat des familles. Mais une telle mesure relève-t-elle du paquet « énergie » ou s’inscrit-elle dans le cadre plus large du budget ? Sans compter que l’indexation pure et simple se chiffre très vite en dizaines de millions d’euros, qu’il faut alors aller chercher ailleurs. »

Soutien aux entreprises wallonnes

Il n’empêche que certains points semblent faire l’unanimité. L’indexation des loyers, par exemple. Mathias Diependaele a suggéré que les propriétaires ne soient autorisés à indexer leur loyer que si le logement répond aux normes énergétiques.  »Mais un ministre seul ne pourra jamais proposer une mesure pour tout un secteur. L’accord ne pourra tomber que lorsque tout le reste sera bouclé », entend-on au sein de la N-VA.

Finances wallonnes : quand deux et deux ne font pas quatre

Les partenaires de la coalition flamande, quant à eux, ont le sentiment que les nationalistes n’ont pas encore tout à fait pris la mesure de l’urgence. Or cette attitude attentiste s’explique également par des raisons stratégiques. Le gouvernement wallon étant en mauvaise posture, il y a de fortes chances que le fédéral puise dans ses ressources pour soutenir les entreprises du sud du pays. Le gouvernement flamand pourrait également bénéficier de ces aides et n’a donc pas intérêt à couper la branche sur laquelle il est assis. M. De Croo et ses collègues se réunissent également aujourd’hui pour discuter, entre autres, d’un tarif social étendu et d’un paquet énergétique de base. Aucune décision concrète, toutefois, n’est encore à l’ordre du jour.

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