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Bart Tommelein (Open VLD) éteint le feu libéral en prônant un remembrement des partis traditionnels
05·05·22

Bart Tommelein (Open VLD) éteint le feu libéral en prônant un remembrement des partis traditionnels

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

BELGA (KURT DESPLENTER)

Auteur⸱e
Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Dans une interview parue dans Knack, Bart Tommelein (Open VLD) se demande ouvertement si les trois partis traditionnels n’auraient pas intérêt à fusionner. Des propos d’une rare sincérité, et qui ne cadrent guère avec l’opération « Liberaal Vuur » (note du traducteur : « Feu libéral »).


L’essentiel

  • Bart Tommelein (Open VLD) est favorable à un remembrement politique entre les trois partis traditionnels.
  • Le fait, surtout, qu’il se demande « si un parti purement libéral est encore nécessaire » suscite beaucoup de réactions.
  • Selon le président de l’Open VLD Egbert Lachaert, un parti qui défend la liberté face à la montée des extrémismes est plus que jamais nécessaire.

Knack a réuni le bourgmestre d’Ostende et son prédécesseur Johan Vande Lanotte (Vooruit) pour une double interview dans le style de Statler&Waldorf. Le socialiste a mis un terme à sa carrière politique en 2019 alors que le libéral a concentré son action sur la côte, ce qui leur permet de s’exprimer avec un peu plus de liberté et, surtout, sans devoir assumer une responsabilité politique trop lourde. À l’autopsie, il apparaît qu’ils sont d’accord sur à peu près tout.

« Si nous poursuivons notre route chacun de son côté, nous resterons trois petits partis dont les scores électoraux plafonnent entre 10 et 15 pour cent. Et même Rousseau ne pourra pas inverser la tendance. »

Les deux personnalités de Flandre occidentale ont mis en avant le démembrement et le remembrement politiques comme solution potentielle pour remédier au déclin de leur formation politique. « Je suis et reste un libéral, mais un parti purement libéral a-t-il encore du sens aujourd’hui ? », s’interroge Bart Tommelein. Qui estime que les partis traditionnels – Open VLD, CD&V et Vooruit – tireraient peut-être davantage leur épingle du jeu au sein d’une formation plus grande, « qui met en avant les intérêts des gens. » « Si nous poursuivons notre route chacun de son côté, nous resterons trois petits partis cantonnés à des scores oscillant entre 10 et 15 pour cent. »

Le questionnement de Tommelein sur la nécessité d’un parti libéral a fait grincer pas mal de dents dans les rangs libéraux. Tommelein a réagi dans De Tijd, précisant qu’il avait prononcé cette petite phrase à la fin d’un long entretien, pour répondre à Vande Lanotte. « Mais bon, ce n’est pas la première fois que j’exprime ce genre de point de vue. En 2020 déjà, alors que j’étais candidat à la présidence du parti, je prônais l’ouverture la plus grande possible, face à un adversaire (NDLR : Egbert Lachaert) qui voulait en revenir à l’essence du libéralisme. Et ce n’est pas un secret qu’à Ostende, je suis partisan d’une liste communale. » Cette liste, Tommelein se verrait bien la former avec le CD&V et Groen, mais aucun accord n’a encore été conclu en ce sens.

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Si les partis réfléchissent à se présenter en cartel dans de nombreuses villes et communes, c’est aussi en raison du nouveau décret communal. Celui-ci stipule que dorénavant, le bourgmestre sera choisi au sein de la formation politique la plus importante d’une coalition. C’est également pour cette raison que l’Open VLD est actuellement en pourparlers avec Vooruit et le CD&V à Gand.

À l’échelle nationale, un éventuel remembrement est de nouveau un thème d’actualité depuis un sondage dramatique pour l’Open VLD et le CD&V et depuis les élections présidentielles en France, marquées par l’effondrement des partis traditionnels. Jusqu’à nouvel ordre, ceci dit, aucun rapprochement entre partis n’est à acter.

Au contraire, tous les partis du centre, qui ont changé de président après les élections de 2019, bataillent pour leur survie. Le président de l’Open VLD Egbert Lachaert a lancé l’opération « Liberaal Vuur », censée donner plus de peps au parti. Joachim Coens, quant à lui, essaie de réanimer le CD&V avec un discours populaire. Et du côté de Vooruit, qui semble renaître de ses cendres tel le phénix, le président Conner Rousseau déborde de confiance, au point qu’il n’hésite pas à dire qu’il va manger ses adversaires.

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Tommelein ne croit pas à ce scénario. « On parle beaucoup de Conner Rousseau, mais lui non plus n’arrivera pas à inverser la tendance. » Selon l’homme fort d’Ostende, la N-VA sera dans un fauteuil tant qu’il n’y aura pas de remembrement au centre. « La N-VA est incontournable dans un gouvernement flamand et a l’embarras du choix en ce qui concerne ses partenaires. Pour autant, le gouvernement flamand est-il si performant ? »

Lachaert ne partage pas le point de vue de son collègue de parti et soutient qu’un mouvement d’obédience expressément libérale sera toujours nécessaire, « pour ne pas laisser la voie libre aux extrémismes de gauche et de droite, qui menacent la liberté. » « Nous devons moderniser les valeurs libérales et les défendre avec ardeur. » Il ne voit par contre aucun inconvénient à ce que les partis collaborent au niveau local.

Qui dit moderniser, dit également promouvoir de nouveaux visages. Il est probable que, pour la première fois depuis longtemps, Tommelein ne soit pas tête de liste lors des élections législatives de 2024.

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