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09·01·18

Affaire Francken: la démarche risquée de Bart De Wever

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

CC2.0 Flickr

C’était le feuilleton de Noël : l’affaire des Soudanais aura-t-elle raison du gouvernement actuel ? La réponse à cette question nous est toujours inconnue mais, depuis dimanche dernier, nous y voyons tout de même bien plus clair. Si le CD&V, l’Open Vld ou le MR viennent à réclamer la démission de Theo Francken, la N-VA lui emboitera le pas en quittant le gouvernement. Le président du parti, Bart De Wever, ne lâchera pas son secrétaire d’État, quelle que soit l’issue de l’enquête en cours à propos des actes de torture qu’auraient subis les Soudanais expulsés.

Rappelons au passage que ladite enquête a été ouverte à la demande du gouvernement. En la négligeant de la sorte, Bart De Wever met à nouveau la faiblesse du premier ministre Charles Michel en exergue. En revanche, le chef de file de la N-VA a le mérite de la clarté. Cette clarté contraste vivement avec les voix qui se sont timidement fait entendre dans les rangs du CD&V. Côté pile, Wouter Beke a concédé que des choses inadmissibles s’étaient produites mais, côté face, il n’a pas osé se prononcer quant à une éventuelle mise au ban de Francken.

Dimanche dernier, l’eurodéputé Ivo Belet a déclaré que, selon lui, Francken devait rendre le tablier avant d’ajouter que, au fond, son avis personnel n’importe guère étant donné qu’il ne siège pas au gouvernement. Gwendolyn Rutten, présidente de l’Open Vld, est également restée évasive : elle attend les résultats de l’enquête et estime qu’il revient à Francken lui-même de décider s’il est encore apte à l’exercice de ses fonctions. Sur son compte Facebook, le premier ministre a quant à lui publié une explication détaillée au sujet de la politique d’expulsion du gouvernement sans toutefois nommer le secrétaire d’État la moindre fois.

Personne n’a eu le courage de remettre la N-VA et son représentant le plus populaire en cause, pas même le chef du gouvernement. Bart De Wever a fait preuve d’audace, une vertu dont ses congénères manquent cruellement.

Il n’empêche que, ce faisant, De Wever prend un risque considérable. Il part du principe que la population ne voit pas d’inconvénient à ce qu’un secrétaire d’État mente en plein parlement et au nez et à la barbe du premier ministre. De même, il jette les résultats d’une enquête ouverte sous l’impulsion du gouvernement aux ordures. À présent, cette enquête n’a plus d’importance alors qu’elle devait justement permettre à ses partenaires de gouvernement de trancher le cas Francken. Ce n’est désormais plus possible. Les voilà pris de court. De Wever fait maintenant cavalier seul et cette situation ne semble pas l’importuner outre mesure. Son principal objectif consiste à séduire l’électorat. Dans cette optique, il espère que la popularité dont jouit Francken auprès de la population sera suffisamment grande pour que le jeu en vaille la chandelle. Il espère que son parti sera suffisamment fort pour tirer son épingle du jeu en cas d’élections anticipées. Il espère que les résultats économiques de sa politique sont à ce jour suffisamment tangibles afin de remporter des suffrages. Il table également sur la faiblesse de ses adversaires.

Il se peut que cette manœuvre soit finalement un coup de maître. Or dans l’isoloir, l’électeur est le seul maître à bord. Impossible d’aller lui mettre le couteau sous la gorge. Tout compte fait, la seule arme qui vaille demeure la force de persuasion.

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