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13·06·18

A quoi sert-il encore de voter Open VLD alors qu’il y a la N-VA ?

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Caroline Coppens
Traducteur⸱trice Caroline Coppens

Gwendolyn Rutten, la présidente de l’Open VLD, a répété dimanche au journal de VTM que son parti entendait devenir la deuxième formation de Flandre. N’est-ce pas faire preuve d’un manque de dynamisme ? Une ambition saine n’implique-t-elle pas toujours de viser la première place ? 

Rutten réalise que le fossé qui sépare son parti d’une N-VA aujourd’hui intouchable est bien trop profond. Faire preuve d’une plus grande ambition ne serait donc pas du tout crédible. Par contre, dépasser le CD&V est une visée beaucoup plus réaliste. Dans le peloton qui poursuit la N-VA, le CD&V, l’Open VLD et Groen se tiennent dans un mouchoir de poche. Et Rutten peut être jugée sur cette ambition-là, car elle est bien “réelle”. 

La semaine dernière, le député Vincent Van Quickenborne (Open VLD) l’avait déjà exprimée dans Trends. Il rêve d’une coalition qui rassemblerait l’Open VLD, le MR et la N-VA. Mais il devra couler beaucoup d’eau sous les ponts avant que ces trois partis puissent former une majorité au parlement. Sans parler de la manière dont de telles majorités pourraient être formées au niveau régional, dans un pays où tout se tient. 

Les déclarations de Van Quickenborne montrent bien que l’Open VLD considère la grande N-VA comme un partenaire potentiel. Mais pourquoi dans ce cas irait-on voter Open VLD ? Sur le plan socio-économique – l’unique terrain où les deux partis sont apparentés par l’esprit – la N-VA se trouve pratiquement sur la même longueur d’onde. Or, c’est précisément l’aspect socio-économique qui domine ce gouvernement. Dès l’entrée en fonction de l’équipe Michel, les partis ont en effet convenu de mettre le communautaire au frigo. 

Y restera-t-il après 2019 ? Rien n’est moins sûr. Or, sur ce terrain-là, la différence entre l’Open VLD et la N-VA est très nette. Pas plus tard que le weekend dernier, dans le Belang van Limburg, la ministre de la Santé publique Maggie De Block plaidait pour la refédéralisation des soins de santé. « Lorsqu’on constate qu’une bêtise a été faite, il faut la corriger », soulignait-elle. 

La prévention est une compétence flamande, les soins de santé appartiennent au fédéral. Une telle dichotomie n’est pas pour faciliter la tâche des politiques. Alexander De Croo, vice-premier ministre Open VLD, avait déjà plaidé pour la fédéralisation de compétences telles que la mobilité ou l’environnement. Sa devise : « Abandonnons le dogme selon lequel une réforme de l’État n’est possible que dans un seul sens ».

Mais le CD&V et la N-VA s’accrochent à cette idée de réforme à sens unique. « Le Docteur De Block a fait le bon diagnostic mais ne propose pas le traitement adéquat », estime le ministre-président flamand, Geert Bourgeois. Et le CD&V a toujours affirmé que, pour lui, la sixième réforme de l’État n’était pas la dernière. 

Positivisme et optimisme

« Nous sommes un parti positif, ce que l’électeur apprécie », a poursuivi Gwendolyn Rutten. L’Open VLD essaie d’apporter un message d’espoir, une ligne que le parti suit depuis plusieurs années. En 2014, le slogan électoral du parti (Goesting in de toekomst) parlait d’“envie d’avenir”. Cette fois, c’est avec le slogan “Agir, tout simplement” (Gewoon doen) que le parti aborde la course aux élections communales d’octobre prochain. 

Le ton est bien différent de celui adopté par la N-VA, qui polarise davantage et s’adresse plutôt aux craintes de la population qu’il ne distille l’optimisme. Patrick Dewael, chef de groupe Open VLD, soulignait encore cette différence au début de l’année lorsqu’il interpellait Theo Francken en pleine crise soudanaise. « Pourquoi émettre des tweets légèrement euphoriques chaque fois qu’une personne de couleur est renvoyée ? Pourquoi poser devant la caméra aux côtés d’un ambassadeur d’un régime dictatorial ? Comment expliquer une telle attitude ? Il essaie d’attirer l’électorat du Vlaams Belang dans le giron de la N-VA. Jusqu’où peut-on jouer à ce jeu-là sans s’écarter soi-même de la voie démocratique ? », s’interrogeait-il.

Si l’Open VLD parvient à conquérir l’hôtel de ville à Gand et à Ostende, tout pourrait être possible en 2019. Pour y arriver, le parti compte sur Mathias De Clercq (Gand) et sur le ministre flamand Bart Tommelein (Ostende). Les élections communales seront une première indication de la manière dont les cartes seront distribuées en 2019. À Anvers, il s’agira de voir comment s’en tire le ténor du CD&V Kris Peeters. Il s’agira certes d’élections locales, mais elles détermineront la confiance avec laquelle les partis s’engageront dans la dernière ligne droite vers 2019.  

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