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30·01·17

Laurent : Un prince sans dotation est-il vraiment un meilleur prince?

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

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Le prince Laurent a été rappelé à l’ordre par le Premier ministre Charles Michel pour avoir rencontré un homme politique étranger et s’être livré à quelques déclarations chocs fin de l’année dernière. En cas de nouvel incident, sa dotation sera réexaminée. La question est désormais de savoir si Laurent voudra vraiment saisir sa dernière chance, ou pas.

L’argent, un point sensible

Le prince Laurent n’est pas vraiment du genre à rentrer dans le rang. Pourtant, cette fois l’enjeu est de taille car c’est sa dotation, d’environ 300.000 euros, qui est dans la balance. Laurent perçoit ce montant depuis maintenant quinze ans, même s’il n’est imposé que depuis 2013. Quelque 90.000 euros sont versés sur son compte personnel, ce qui revient à un salaire brut d’environ 7.500 euros par mois. Les 220.000 restants sont destinés aux frais de fonctionnement. Si cette somme devait diminuer, voire disparaître totalement, Laurent le sentirait passer.

Chez les Cobourg, l’argent est un point sensible. Pensez au roi Albert, qui est mécontent de sa « pension » de 923.000 euros. L’ancien Premier ministre, Elio Di Rupo, a dévoilé cette information l’été dernier. On avait promis davantage à Albert, un montant de l’ordre de ce qu’encaisse Beatrix, la princesse des Pays-Bas, soit environ 1,4 million d’euros, pour les services rendus au pays en tant que souverain. En 2013, Le Soir et De Standaard avaient même écrit que le roi avait demandé au gouvernement de prendre en charge certains coûts, comme le chauffage du Belvédère et le carburant du yacht royal.

Laurent aussi a déjà fait preuve d’une certaine créativité avec les chiffres. Ainsi, en 2015, il lui avait été reproché d’avoir déguisé des dépenses privées en frais professionnels. Il s’agissait notamment de tickets de caisse du supermarché, d’une facture relative à des vacances de sports d’hiver et de frais scolaires de ses trois enfants. Il a fini par rembourser 16.000 euros à l’Etat belge.

Laurent peut peser sur la monarchie, même sans dotation

Que se passerait-il si le prince se voyait réellement couper les vivres ? Ou si Laurent renonçait volontairement à sa dotation, comme le fit jadis le prince Charles ? Il n’aurait plus à exercer de fonction publique, ce qui lui donnerait certainement plus de liberté de mouvement. Cependant, comme l’avait précisé l’historien et spécialiste des affaires royales Mark Van den Wijngaert dans « Terzake », après le voyage controversé de Laurent au Congo, « il resterait quoi qu’il arrive prince de Belgique, ce qui pourrait peser longtemps sur la monarchie, sur la maison royale. »

Sans dotation, Laurent se tournerait probablement vers le monde de l’entreprise – il devrait apprendre à voler de ses propres ailes. C’était en tous cas la teneur des propos du spécialiste Flip Feyten sur VRT Nieuws dans « De afspraak » : « Le prince Laurent voudrait faire davantage que participer à des inaugurations et couper des rubans. C’est un homme âgé de 53 ans, il veut faire quelque chose de sa vie, il veut entreprendre. » Flip Feyten n’a pas précisé s’il pensait que c’était une bonne idée. « Si nous examinons ses antécédents, on ne peut pas dire que ses projets aient généré une plus-value ; il est souvent question de gestion chaotique, de contacts bizarres, de réactions imprévisibles, etc. » En d’autres termes, Laurent n’engrange pas de succès commerciaux avec ses asbl.

Par ailleurs, la problématique des conflits d’intérêts pourrait également entrer en ligne de compte. Il serait utopique de penser que les moindres faits et gestes d’un « prince sans dotation » ne seraient pas suivis à la loupe. Le moindre détail se répercute de toute façon sur la maison royale.

Une bonne raison de lui verser une dotation ?

Si l’entrepreneuriat ne vaut rien à Laurent, il ne faut pas en conclure qu’il n’existe aucune autre option. On ne doit pas bénéficier d’une dotation faute de ne pas pouvoir faire autrement. Le prince Lorenz, époux de la princesse Astrid, gagne très bien sa vie par exemple. Il est l’un des propriétaires de Gutzwiller & Cie, une banque privée exclusive établie à Bâle, en Suisse. Son fils Amadeo y travaille également. 

Laurent, pour sa part, n’a pas suivi d’études financières à proprement parler. Après l’école secondaire, le prince a bénéficié d’une formation militaire – il est pilote d’hélicoptère et porte le titre de lieutenant de vaisseau. Il s’est ensuite formé au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale et aux Nations unies, où il s’est familiarisé avec des programmes de développement et de protection de l’environnement.

Il n’est pas impossible que Claire aussi soit contrainte de mettre la main à la pâte. Jusqu’à son mariage, elle avait travaillé comme géomètre, avant de sa consacrer à la maternité. Mais Louise, Nicolas et Aymeric sont déjà de jeunes adolescents. Privé de dotation, le couple princier pourrait devenir un couple comme tous les autres, à deux revenus, et, qui sait, peut-être se montrerait-il plus économe ?

Gardons bien à l’esprit que, même s’il est souvent plein de bonnes intentions, Laurent est et reste imprévisible.

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